Matignon : Sandro Gozi, nouvelle recrue d’Edouard Philippe, risque d’être déchu de sa nationalité

Sandro Gozi, la nouvelle recrue d’Edouard Philippe, est dans la tourmente. En Italie, on l’accuse déjà de « trahison » et des voix se lèvent demandant qu’il soit déchu de sa nationalité

Sandro Gozi est dans la tourmente. Il y a quelques jours, Matignon avait annoncé l’arrivée de Sandro Gozi dans le gouvernement français. L’ancien secrétaire d’Etat italien aux Affaires européennes sera chargé de suivi et de mise en place des nouvelles institutions européennes et des relations avec le Parlement européen auprès d’Edouard Philippe.

Dans un communiqué publié sur son site, Matignon avait loué les qualités de l’eurodéputé italien, âgé de 51 ans. Matignon avait aussi souligné que Sandro Gozi allait apporter son expertise dans des domaines liés à la lutte contre le changement climatique, le renforcement économique, industriel et social de l’Union Européenne, l’amélioration de la protection des frontières et de la sécurité…

« Vers la déchéance de nationalité de Sandro Gozi »

Cependant, si en France, le gouvernement se félicite de l’arrivée d’un spécialiste des questions européennes au CV très lourd (professeur à Sciences Po qui a été durant dix ans collaborateur de Romano Prodi à la Commission Européenne et président l’Union des fédéralistes Européenne depuis 2018), en Italie la réaction est tout autre. Dans son pays, il est qualifié de « traitre ».

En effet, depuis l’annonce de la nouvelle de son intégration dans le gouvernement français, Sandro Gozi est la cible des attaques les plus virulentes de la part des nationalistes italiens qui ont encore du mal à comprendre son choix. Certains exigent désormais qu’il soit déchu de sa nationalité italienne.

« L’Italie et la France ne sont pas en guerre »

Dans une lettre adressée au premier ministre, Guiseppe Conte, Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia et Andrea Delmastro, députée italienne, ont toutes deux demandé que sa nationalité lui soit retirée. C’est aussi la volonté de Luigi Di Maio, membre du gouvernement italien de Matteo Salvini. Di Maio estime que Sandro Gozi a trahi sa patrie.

Dans une interview accordée au média Tpi.it, l’intéressé a répondu à ses détracteurs qui exigent qu’il soit déchu de sa nationalité. « Je trouve cette demande bête, parce qu’on ne peut pas déchoir quelqu’un de sa nationalité pour des motifs politiques. L’Italie et la France ne sont pas en guerre », a-t-il déclaré.