Mauvaise nouvelle pour Buzyn : les victimes d’un médicament qu’elle avait approuvé attaquent l’ANSM en justice

« Un malheur ne vient jamais seul », dit l’adage. Et dans le cas d’Agnès Buzyn, il se confirme carrément. En effet, quatre jours après sa convocation par la Cour de Justice de la République (CJR) qui a abouti à une mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans sa gestion de la Covid, l’ex ministre de la santé d’Emmanuel Macron risque gros dans une affaire dans laquelle elle a déjà été citée en mai dernier.

Plantons le décor. Tout part d’un rapport révélé en mai dernier par le journal Le Monde sur un scandale sanitaire qui a défrayé la chronique. Il s’agit de l’affaire Levothyrox, médicament approuvé en septembre 2017 et utilisé par plus de 3 millions de personnes en France pour stabiliser leur taux de TSH, une hormone qui stimule la thyroïde.

Quatre ans plus tard, un rapport d’experts conclue que la nouvelle formule du médicament, fabriqué par le laboratoire Merck, avait été approuvé par l’Agence Nationale de Sécurité et du Médicament (ANSM) qui était consciente qu’elle (la nouvelle formule) était très différente de la première et que donc elle comportait des risques pour les consommateurs.

Le médicament finira par provoquer des milliers d’effets secondaires en France. Pourtant, au tout début de sa commercialisation, les autorités sanitaires, dont Agnès Buzyn, indiquaient qu’il ne représentait aucune menace pour la santé des millions de consommateurs.

“Il n’y a aucun scandale. C’est une crise liée à un défaut d’information et à un défaut d’accompagnement, qu’il faut entendre. La nouvelle formule est même beaucoup plus stable que la précédente”, disait Agnès Buzyn, à l’époque ministre de la santé, en septembre 2017.

Pourtant, quelques années plus tard, comme le révèle le journal Le Monde, le rapport d’experts dit tout le contraire. “Révélé par le site Les Jours, leur rapport d’expertise, que Le Monde a pu consulter, liste une série de failles réglementaires et de graves manquements du laboratoire Merck et des autorités sanitaires, tous de nature à expliquer certains des effets indésirables liés au changement de formule”, renseigne Le Monde.

Et de poursuivre : “pis : selon le rapport, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) était consciente, dès septembre 2017, d’un problème potentiel. Le gendarme du médicament n’a pourtant pris aucune mesure corrective, ni même reconnu, dans les mois suivant, la possible origine pharmacologique des troubles déclarés par les patients.”

« Agnès Buzyn, à nouveau, au banc des accusés? »

Dans cette affaire, a été citée Agnès Buzyn, qui a été à Paris ce 10 septembre pour répondre à la CJR. Mais, quatre jours après son audition, elle est rattrapée par un nouveau scandale. En effet, ce 14 septembre, Lecourrier-du-soir.com a appris du média France TV Info que les victimes ont attaqué en justice l’Agence Nationale de la Sûreté du Médicament. Et il est possible que Buzyn, en tant qu’ex ministre, soit également visée par cette plainte.

« Une nouvelle action collective va être lancée mardi 14 septembre en France dans le dossier du Levothyrox, a appris franceinfo auprès de maître Christophe Lèguevaques, un des avocats qui en est à l’initiative. Cette fois, elle vise l’Agence Nationale de la Sûreté du Médicament (ANSM) », renseigne la source.

Lecourrier-du-soir.com a pu vérifier la véracité de l’information en consultant la page Twitter de l’avocat.