Mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen : le président du Sénégal refuse catégoriquement de la recevoir

Premier couac pour Marine Le Pen en pleine visite au Sénégal.

A la veille de son départ dans ce pays ce 16 janvier, la cheffe de file du Rassemblement National avait déroulé sa politique étrangère vis-à-vis du continent africain tout en insistant sur son souhait de voir le Sénégal décrocher un siège au sein de conseil de sécurité de l’ONU.

L’idée est à saluer. Toutefois, sa visite au Sénégal est loin de faire l’unanimité comme l’ont d’ailleurs révélé plusieurs sources. En effet, au sein de la Société civile, on dénonce la présence d’une figure politique dont le mouvement a largement contribué, ces dernières anées, à exacerber les tensions sociales et culturelles en France.

Pour cette raison principale, Marine Le Pen, qui cherchait à embellir son image à l’international, risque d’être très déçue car elle ne sera pas reçue par Macky Sall, actuel président de la République du Sénégal. C’est du moins la révélation faite par le média sénégalais, EnquêtePlus.com qui dit tenir cette information de Fodé Sylla, Ambassadeur Itinérant du Sénégal auprès de Macky Sall et ex président de SOS Racisme.

« Au Sénégal, comme sur chaque point de cette terre, Marine Le Pen est un danger et une menace. Elle est et restera l’ambassadrice et l’actrice d’un mouvement politique raciste et xénophobe. Son passage à Dakar, au pays de la Téranga, terre de tolérance et lieu séculier de brassage des populations est un affront pour tous. Je salue la décision de Macky SALL, Président de la République, de ne pas la recevoir en audience », informe Sylla.

Pour rappel, dans une tribune publiée par L’Opinion et intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com, Marine Le Pen qui ambitionne de devenir la future présidente de la France avait clairement déroulé sa politique étrangère en insistant sur un renforcement des relations entre l’Afrique et la France dans un contexte géopolitique mondial très particulier.

« Sur le plan économique, l’Afrique n’a pas vocation à demeurer un éternel pourvoyeur de biens primaires pour la satisfaction du reste du monde. Mais son insertion croissante dans le commerce international des biens manufacturés et l’élévation corrélative du niveau de vie ne devra pas se faire sans évolution. Je pense notamment à une vision moins dogmatique des termes des échanges Nord-Sud, ou à l’acceptation de l’idée que l’homme, qu’il soit africain ou européen, n’est pas seulement un agent économique mais un être d’affection, de filiation et de transmission qui ne peut pleinement s’épanouir dans un système économique qui ignore ces valeurs anthropologiques fondamentales », écrit-elle.

Et d’ajouter : « à nous de peser ensemble, France et Sénégal, à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec les exigences d’une croissance soutenable. Je crois à l’importance d’un authentique co-développement euro-africain. Or, le nouveau dispositif d’aide européenne au développement pour les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique a fait l’objet d’une négociation sous contrainte marquée par le culte du secret de la Commission européenne et son manque d’empathie pour ses interlocuteurs ».

La cheffe de file de RN avait également insisté sur l’importance de maintenir en vie la Francophonie qui constitue la pierre angulaire des relations entre Paris et ses anciennes colonies africaines. « Politiquement et économiquement, nous devrons retrouver un cadre de coopération Europe-Afrique plus transparent et plus efficace dans laquelle France et Sénégal ont un rôle crucial à jouer. Le beau concept de francophonie doit s’élargir pour contribuer de façon plus active à la promotion de l’industrialisation et de l’entreprenariat en Afrique ; il s’agit là d’armes de construction massive au service du continent. L’idée initiale des pères de la francophonie, dont beaucoup étaient africains, comme le président Léopold Sédar Senghor, était d’affronter ensemble, francophones du Nord et du Sud, les injustices de l’économie mondialisée par une solidarité intercontinentale cimentée par la langue française. Il nous faut retrouver cette ambition et cette dynamique originelles », tranche Le Pen.