Mélenchon : « Macron est sur une pente où il est en train de se griser de sa toute-puissance »

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a été l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi 5 juin 2017. De nombreux sujets ont été abordés dont la loi travail, l’arrivée de Trump en France pour la fête du 14 juillet entre autres

Mélenchon réitère son opposition au gouvernement Macron. Lorsque Jean-Jacques Bourdin lui fait remarquer qu’il est actuellement le principal opposant au pouvoir, il répond : « principal je ne pense pas, mais opposant c’est sûr ». Face à Jean-Jacques Bourdin, Jean-Luc Mélenchon fait le pari qu’il peut convaincre quelques députés en cours de route.

Sur le vote de la confiance au gouvernement, Mélenchon fustige l’attitude du parti Les Républicains et du Parti Socialiste. « Alors qu’est-ce que c’est une opposition qui s’abstient au moment où l’on vote la confiance ? », s’interroge-t-il. Et d’ajouter : « (…) c’est du jamais vu, où est l’opposition là-dedans ».

Sur la question de savoir si le discours d’Edouard Philippe de ce mardi est un discours de droite, Mélenchon rétorque : « un discours de droite, oui. Parce qu’il est dans une continuité politique jusqu’à présent qui est celle de la droite européenne et de la droite française, inclus François Hollande. C’est la même organisation c’est-à-dire une politique de l’offre, diminuer la présence de l’Etat dans l’économie, dans la fonction publique, espérer que ça redémarre sur le modèle allemand (…) ».

« J’ai parlé d’un coup d’Etat social, ça oui, je le maintiens »

Dans l’interview, Jean-Luc Mélenchon dénonce un coup de d’Etat social et un coup de force démocratique, mais admet tout de même que Macron n’est pas un dictateur. « Attendez ! On est encore heureux, mais le chemin qui est pris est celui du coup de force. (…) J’ai parlé d’un coup d’Etat social, ça oui, je le maintiens. (…). Le code du travail, ce n’est pas le code de la route. C’est cent ans de lutte sociale et compromis sociaux. (…) Tout est modifié sans que nous ne puissions toucher une ligne, un adjectif ».

Le chef de file de la France insoumise maintient sa décision de manifester le 12 juillet. « Nous essayons de bâtir une opposition qui soit une sorte de mouvement entre l’Assemblée et la mobilisation populaire, c’est pourquoi la plupart d’entre nous allons organiser la permanence pour expliquer la politique et nous nous réunirons dans la rue sur cette affaire de code du travail. On dit que ça ne sert à rien, (…) mais c’est notre honneur, c’est notre raison d’être ».

« Ce que nous faisons est défendre les acquis sociaux des travailleurs »

Il demande à ce que des rassemblements soient organisés partout à Paris. Le chef de file de la France insoumise refuse néanmoins d’admettre que c’est un soulèvement populaire. « Bon, si je dis soulèvement, j’en prends pour huit jours, on va dire une mobilisation populaire ». Bourdin enchaîne : « pourquoi ne pas dire les mots ? ». Mélenchon répond : « mon idée est celle d’une mobilisation. Un soulèvement voudrait dire que je lui donne un objectif de conquête du pouvoir et ce n’est pas mon intention à cette étape. A cette étape, ce que nous faisons est défendre les acquis sociaux des travailleurs ».

Sur la question de savoir s’il va voter la suppression d’un tiers des députés et sénateurs, une dose de proportionnel, le droit de pétition, un cumul de mandats, autant de mesures annoncées par Macron, Mélenchon rétorque : « non, bien sûr que non. (…). Expliquez-moi M. Bourdin pourquoi la démocratie irait quand il y a moins de députés. (…) Qu’est-ce que c’est ces histoires ? Qu’est-ce que c’est ces histoires ? », tonne-t-il.

« C’est la folie »

A la question de Bourdin de savoir si Macron est un despote, il rétorque : « il est sur une pente où il est en train de se griser de sa toute-puissance et puisqu’il se compare à Jupiter, je lui rappelle le vieil adage latin et romain : ‘Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre’. C’est la folie, ce qu’ils sont en train de faire c’est comme s’ils tiraient un feu d’artifice sur une poudrière ».

Mélenchon dit être choqué par le drapeau de l’Union Européenne dans l’hémicycle. « Oui, parce que vous vous souvenez peut-être M. Bourdin que le Président Sarkozy prétend que comme c’était ça qui nous gênait, il le retirerait du texte qui a été adopté pour le traité de Lisbonne. (…) alors, si on la retirait, la présence de ce drapeau est symbolique et renvoie à une option politique (…) ».

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