Ministres de Macron surpris dans des dîners clandestins : en voulant sauver Attal, Schiappa tue le gouvernement

Une communication désastreuse qui a fini par tuer le gouvernement.

Alors que toute la France attend du gouvernement qu’il fournisse des explications claires et précises sur la rumeur concernant la participation de ministres à des dîners clandestins en pleine crise sanitaire, Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, a jeté de l’huile sur le feu en tentant de sauver Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, devenu depuis hier la cible de virulentes attaques sur les réseaux sociaux.

Plantons le décor. Ce lundi, une interview de Jean-Pierre Chalençon a fait le tour des réseaux sociaux. Le collectionneur d’art y révèle l’existence de dîners privés et évoque même le nom de Gabriel Attal qui devrait y prendre part dans les prochains jours. Une déclaration explosive qui fait l’effet d’une bombe et qui a poussé Attal à réagir immédiatement, niant catégoriquement toute participation à ces dîners. Il ira jusqu’à préciser ne pas avoir été au courant de l’existence de ces dîners clandestins.

Pour le moment, aucune preuve n’est encore apportée pouvant corroborer la thèse que Gabriel Attal a bien confirmé sa présence à ses dîners. Donc, toute tentative de profiter de cette occasion pour le faire tomber s’avère dangereuse car en démocratie, il y a un principe sacro-saint auquel tout citoyen doit avoir droit qu’est la présomption d’innocence, d’autant plus que Chalençon s’est rétracté en parlant d’ « humour ».

Jusqu’ici tout va bien. La rumeur circule et se propage comme un feu de brousse. Mais, elle reste tout de même une rumeur. Cependant, ce mardi, Marlène Schiappa, personnalité importante du gouvernement, a complètement cloué l’Exécutif au pilori en tentant de sauver son collègue ministre.

Qu’a fait Schappia? Et bien, interrogée par la chaîne France Info, elle avoue que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a bien reçu une invitation à ces dîners mais a préféré décliner. « Je veux défendre mon collègue Gabriel Attal, je ne veux pas le laisser calomnier. (…) Moi, je sais, de source sûre et confirmée, qu’il y a effectivement une invitation et que Gabriel Attal l’a refusée disant qu’il y a des mesures sanitaires », a-t-elle affirmé.

Une bombe est donc sur le point d’exploser et il faudra la désamorcer avant qu’il ne soit trop tard. C’est pourtant ce qu’a essayé de faire Schiappa. Sauf que celle-ci, de manière très maladroite, a plongé tout l’Exécutif dans l’embarras. En effet, Schiappa a commis deux erreurs gravissimes qui peuvent coûter très cher à l’Exécutif.

Première erreur : elle dément le porte-parole du gouvernement qui, pas plus tard que ce mardi, a continué à nier catégoriquement avoir été invité à ces dîners. « J’ai découvert cette invitation avec cette vidéo », a d’ailleurs répondu Attal lors de son passage sur l’émission « 4V » de France 2.

Seconde erreur : en reconnaissant que Gabriel Attal a reçu une invitation, Schiappa achève le porte-parole du gouvernement. Car, dans un contexte de crise sanitaire où des centaines de citoyens ont été verbalisés pour avoir enfreint les règles mises en place par l’Etat, qu’un porte-parole du gouvernement soit au courant de l’existence de dîners clandestins et n’ait pas pris le soin d’alerter la justice (police) est tout simplement scandaleux. En n’ayant rien fait pour faire interdire ces dîners, Attal (peut-être sans s’en rendre compte) est complice et devrait être sanctionné.

Depuis plusieurs heures, l’affaire suscite un profond malaise au sein de l’Exécutif, malgré le volte-face de Chaleçon qui a préféré se cacher derrière l’humour pour ne pas s’attirer trop d’ennuis. Ce qui est sûr, c’est une affaire extrême grave qui, si elle est avérée, peut porter le dernier coup de poignard à un Exécutif déjà très affaibli par sa gestion de la crise sanitaire.

La sortie de Schiappa pour défendre son collègue peut se comprendre dans de pareilles circonstances. Je dirais même que c’est indispensable. Toutefois, le gros scandale est qu’elle n’a pas permis de calmer la tension. Au contraire, par son imprudence, elle vient de tuer l’Exécutif en pleine guerre contre le Coronavirus.