Municipales 2020 et défaite spectaculaire de LREM : Macron a totalement perdu la France

Une débâcle historique dont Emmanuel Macron se souviendra pour le reste de sa vie. En effet, très fragilisé par une profonde crise sociale qui secoue la France depuis deux ans et demi, le président français n’a pas été sauvé par le second tour des Municipales où il a essuyé ce dimanche 28 juin une déroute historique.

Pour avoir une idée de la gravité de la situation pour l’Exécutif, penchons-nous aux résultats dans les grandes villes. A Paris, la candidate LREM, Agnès Buzyn, a fini troisième avec seulement 13,2% des voix loin derrière Anne Hidalgo, candidate socialiste (49,3%) et Rachida Dati, candidate du parti Les Républicains (31,7%).

Bordeaux a été conquis par les Verts et le candidat LR, Nicolas Florian, soutenu par LREM, a fini deuxième. A Lyon, Gérard Collomb a été terrassé par les Ecologistes. A Dijon, le socialiste, François Rebsamen, remporte une victoire nette sur ses adversaires et conserve la mairie de la ville bourguignonne. Montpellier a été conquis par le PS, Toulouse est tombé entre les mains des LR, Johanna Rolland du Parti Socialiste remporte Nantes et la gauche s’empare une nouvelle fois de Marseille, tandis que LREM a été laminé.

Nul besoin de prolonger la liste. Le parti présidentiel a saigné aussi bien dans les grandes villes françaises que dans la France profonde où elle passe inaperçue en raison de son absence d’ancrage territorial. Et à deux ans d’une élection présidentielle cruciale, c’est une très mauvaise nouvelle. Certains me diront que la LREM s’est imposée au Havre. Oui! Mais, la réalité est qu’Edouard Philippe qui a reconquis la mairie de cette ville n’est toujours pas adhérent LREM. Il est de Droite.

Des résultats de ce 28 juin, Emmanuel Macron doit en tirer deux leçons. La première, c’est qu’il a pour le moment totalement perdu la France qui lui a montré, lors de cette élection, son rejet massif. Le message a été très clair. En effet, les Français ont sanctionné le président avec la dernière énergie et Macron doit, dès ce 29 juin, se ressaisir et changer de politique.

La seconde leçon, c’est que le président de la République est désormais obligé de mener un virage écologiste compte tenu du déferlement impressionnant de la vague verte ce 28 juin. Edouard Philippe, Premier ministre de Droite, n’a logiquement plus sa place à Matignon, même si les récents sondages le positionnent comme le Premier ministre favori des Français.

Emmanuel Macron doit comprendre que le virage à gauche est désormais la seule option pour sauver ce qui reste du quinquennat. Ce virage ne sera évidemment pas une panacée, encore moins un remède miracle. Mais, il permettra, tout de même, de redonner un nouveau visage à un gouvernement qui semble être à bout.

Les résultats des élections municipales de ce 28 juin ont confirmé ce que beaucoup disent depuis plus de deux ans : LREM est un parti sans ancrage territorial (en raison probablement de son absence d’idéologie). Une chose est sûre : quand il est lâché par les métropoles, il disparaît complètement du paysage politique français. Et c’est bien ce qui s’est passé ce dimanche.