Poursuivi par la CPI, le président el-Béchir prend de gros risques et décide de se rendre en Russie

Le président soudanais Omar El-Béchir devra se rendre en Russie en mi-août. Le président soudanais visé par un mandat d’arrêt risque gros dans ce voyage

Le Président el-Béchir prend-t-il des risques en se rendant en Russie malgré un mandat d’arrêt lancé contre lui ? En tout cas, son ministre des Affaires étrangères a confirmé ce lundi que le président soudanais se rendra bien à Moscou pour rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine.

« Le Président el-Béchir visitera la Russie en mi-août après avoir reçu une invitation de Vladimir Poutine », pouvait-on lire dans un communiqué rendu public par le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour. Ce dernier souligne les liens forts qui existent entre les deux pays.

« La Russie a été un soutien clé du Soudan au sein du Conseil de Sécurité et dans d’autres organisations et il y a eu une coopération continue entre les deux pays à tous les niveaux », ajoute le communiqué. En décidant de se rendre en Russie, Omar el-Béchir risque gros car il est en ce moment sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

Ce qui est étonnant dans cette affaire est que le président soudanais ne s’est pas soucié de se rendre en Russie discrètement. Pis, il annonce son voyage des semaines à l’avance. Pour certains analystes, il s’agit d’un message fort du gouvernement soudanais adressé aux Nations. « On dirait que le Soudan lance un message à l’ONU qu’il y a d’autres choix si elle ne lève pas les sanctions », estime Khalid Tigani, journaliste à l’AFP cité par Enca.

Rappelons qu’en 2015, Omar el-Béchir avait été bloqué en Afrique du Sud où il participait au sommet de l’Union Africaine. Il était accusé d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Avec la complicité des autorités sud-africaines, Il avait néanmoins réussi à quitter l’Afrique du Sud et échappé ainsi à la Cour Pénale Internationale (CPI).