Proche-Orient : Israël tue des Palestiniens sans état d’âme mais ceux qui dénoncent sont traités d’antisémites

Dans l’escalade des violences entre Israéliens et Palestiniens, une certitude : la communauté internationale a, une nouvelle fois, brillé par son hypocrisie et son inutilité.

En effet, les récentes scènes de violence auxquelles nous assistons au Proche-Orient dans cette nouvelle confrontation qui oppose l’Etat d’Israël à la Palestine ont fini par corroborer l’argument selon lequel l’Organisation des Nations-Unies ne sert plus à rien.

Et je m’explique. En 2002-2003, elle a été incapable de tenir tête à l’administration Bush qui avait ouvertement menti en affirmant détenir des preuves irréfutables que l’Irak de Saddam Hussein est en train de fabriquer des armes de destruction massives. La suite, nous la connaissons. L’Irak a été envahie par les Américains qui l’ont totalement détruit. Car, depuis cette triste intervention, l’Irak est presque complètement rayé de la carte. Pis, ce pays est devenu aujourd’hui le bastion du groupe terroriste, Etat Islamique qui y ravage des vies humaines en toute impunité.

Vingt ans plus tard, l’Histoire se répète. Cette même communauté internationale brille à nouveau par son incapacité à tenir tête à l’Etat d’Israël qui, depuis trois jours, mène des frappes aériennes d’une violence inouïe sur Gaza, détruisant des immeubles et tuant des centaines de civils. Ces dernières heures, le bilan est très lourd : 42 personnes ont été tuées à Gaza et elles ont toute été victimes des frappes aériennes israéliennes.

Depuis le début des hostilités, les violations du droit international sont flagrantes et sont ouvertement commises par Israël, un Etat qui, pour une raison que l’on ignore, semble bénéficier d’une immunité sacrée lorsqu’il perpètre des exactions au vu et au su de tous. Pis, depuis le début du conflit qui a eu ces derniers jours un retentissement mondial, l’étiquette d’antisémite est collée à toute personne dénonçant les crimes de l’Etat hébreux ou affichant son soutien à la Palestine.

D’ailleurs, samedi 15 mai, plusieurs manifestations en soutien au peuple palestinien ont été organisées un partout à travers le monde. Mais, pour la presse occidentale, ces soutiens à la Palestine ne sont rien d’autre que de l’antisémitisme déguisé. N’est-ce-pas là un moyen efficace de tuer la cause palestinienne en criminalisant ses ardents défenseurs?

Que les choses soient claires : la guerre contre l’antisémitisme est un impératif. C’est un devoir moral qui incombe à chaque citoyen. Aussi, la lutte contre l’islamophobie devrait l’être tout autant. Cependant, en rangeant tous les défenseurs de la cause palestinienne dans la case des antisémites, ennemis d’Israël, on a fini par museler des milliers d’intellectuels qui ne peuvent plus dénoncer les crimes ouvertement commis par Israël de peur de devenir, à leur tour, les futures victimes d’une dictature médiatique qui n’autorise plus une pluralité des opinions sur cette question.

Le silence de l’Organisation des Nations-Unies qui se contente de condamner, à demi-mot, les exactions commises par un Etat détenant l’armée la plus redoutable du Proche-Orient ainsi que l’étiquette d’antisémite collée aux citoyens du monde dont l’unique tort est de condamner une dérive autoritaire d’un Etat qui pratique clairement une politique d’apartheid sur son sol sont des crimes que chacun doit condamner avec la plus grande fermeté.

Tous ceux qui défendent l’Etat d’Israël ont le droit de le faire et ne devraient en aucun cas être traités d’islamophobes. De la même manière, les soutiens à la Palestine devraient aussi avoir la liberté totale de le faire sans être taxés d’antisémites, ni craindre pour leur avenir professionnel.

La réalité actuelle est qu’il y a, dans ce conflit, un camp qui bafoue ostensiblement le droit international. Ce camp doit être dénoncé. Si l’on n’est plus autorisé à le faire, c’est qu’on est mal barré.