Reconnaissance faciale en France : si le texte passe à l’Assemblée, les manifs seront surveillées par des drones

La loi « Sécurité Globale » sera débattue ce mardi 17 novembre à l’Assemblée nationale. Si elle est adoptée, ce sera un coup dur pour la liberté d’informer et une violation totale des libertés individuelles

Le texte de la Loi sur la « Sécurité Globale » débarque à l’Assemblée nationale. Cette loi, très controversée qui devrait donner plus de pouvoir aux policiers, doit être débattu ce mardi 17 novembre par les représentants du peuple. Le débat risque d’être houleux en raison du caractère très sensible d’une loi qui, si elle est approuvée, assénerait un coup de massue aux libertés individuelles.

Que se passera-t-il en cas d’adoption de cette loi? Si elle est adoptée, les autorités pourront filmer les manifestations par drones en cas de crainte de troubles graves à l’ordre public. Les images seront transmises en temps à un poste de commandement. C’est ce qu’on appelle la reconnaissance faciale. Et tout citoyen qui ose filmer le visage d’un policier sera condamné à payer une amende de 45.000 euros.

Si en France, le gouvernement tente de rassurer la population. Ce n’est pas le cas des organisations de lutte pour les droits de l’Homme qui dénoncent vigoureusement la mise en application de la Loi « Sécurité Globale » craignant qu’elle n’ouvre la porte à la violation des libertés de milliers, voire de millions de Français. C’est le cas notamment du Haut Commissariat des Droits de l’Homme qui, dans un communiqué rendu public ce 16 novembre, a fait part de son indignation.

« Une atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales »

« L’information du public et la publication d’images et d’enregistrements relatifs à des interventions de police sont non seulement essentiels pour le respect du droit à l’information, mais elles sont en outre légitimes dans le cadre du contrôle démocratique des institutions publiques », précise le communiqué. Et d’ajouter : « nous craignons que l’adoption et l’application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ».

A ce jour, en France, l’indignation est grande au moment où le pays est en passe de basculer vers un régime policier. Sur les réseaux sociaux, des citoyens de toute obédience politique tentent de tirer la sonnette d’alarme. Des manifestations contre cette loi sont même prévues en plein confinement.