Retraites : la Banque d’Espagne offre 300 euros à ceux qui veulent travailler au-delà de 67 ans

La Banque d’Espagne encourage les Espagnols à prendre leur retraite au-delà de 67 ans afin de faire face au vieillissement de la population

La Banque d’Espagne encourage les Espagnoles à prendre leur retraite un peu plus tard, à l’âge de 67 ans si possible. Contrairement à la France où le sujet fait rage, en Espagne, l’inquiétude d’un vieillissement de la population gagne du terrain et désormais la question des retraites est devenue un sujet de survie pour la nation.

C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée par Oscar Arce, directeur General de l’Economie et de la Statistique de la Banque d’Espagne qui s’est particulièrement focalisé sur la question du vieillissement de la population espagnole et de la question des retraites dans un pays qui a été très sévèrement frappé par la crise économique de 2008.

« 300 euros par mois »

Désormais, pour encourager les Espagnols à travailler plus longuement, la Banque d’Espagne suggère que les fonctionnaires qui acceptent de prendre leurs retraites à plus de 67 ans puissent percevoir 300 euros par mois sur leurs pensions. Ceux qui décideront d’aller à la retraite à l’âge de 63 ans ne percevront qu’un taux de pension moyenne. En Espagne, l’âge de retraite est fixé à 65 ans.

Parmi les raisons principales citées dans son rapport, Oscar Arce évoque la démographie. En effet, la  Banque d’Espagne explique que la proportion entre personnes âgées plus +65 ans et celle en âge de travailler (16-64 ans) passera de 30% à environ 50 et 70% en 2050. D’après la Banque d’Espagne, d’éventuelles améliorations au niveau du taux d’emplois auraient un effet positif, mais pas assez suffisant pour compenser la pression démographique.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Un taux d’emploi de 80% en 2050 (contre 61% en ce moment) réduirait l’augmentation de la dépense au niveau des pensions en raison du facteur démographique entre environ 43% et 58% », peut-on lire dans le rapport dressé par l’Institution espagnole.

Dans son rapport, Arce souligne un point important : l’épargne. Sur ce, il laisse entendre : « les  conditions (vieillissement, composition de l’épargne des familles, les défis du secteur financier) invitent au développement de produits financiers responsables et compétitifs qui apporteront une option afin que les personnes âgées puissent utiliser leur richesse immobilière pour avoir accès à des actifs financiers liquides dans des conditions attractives et sûres ».

« Mise en place de politiques d’immigration flexibles »

D’après la Banque d’Espagne, le vieillissement de la population auquel fait face le pays doit pouvoir trouver une réponse : dans la conjugaison de la viabilité financière avec la prévision d’une rente suffisante, socialement durable et équitable entre les générations ; dans le renforcement de la transparence et de la prévisibilité du système et sans renoncer à l’élargissement d’un éventail d’options disponibles pour améliorer la capacité financière des personnes après leur retraite.

La Banque d’Espagne propose ainsi : la mise en place d’un plan de consolidation fiscale à long terme, l’avancement dans les réformes structurelles qui permettront d’améliorer l’emploi y d’augmenter la participation à celui-ci, la productivité et la capacité de croissance de l’économie et ainsi la mise en place de politiques d’immigration flexibles et en accord avec les besoins du marché du travail.

Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Rapport Banque d’Espagne 2019