Révélation explosive d’Agnès Buzyn sur la pandémie : elle dit avoir alerté Macron qui ne l’a jamais appelée

Agnès Buzyn sort de son long silence. Complètement disparue de la scène politique et médiatique depuis bientôt une année, l’ex ministre de la Santé qui a passé quelques mois à l’OMS revient sur une étape de sa vie dont elle aura du mal à se départir : celle liée à sa fonction de ministre de la Santé de la France en pleine pandémie mondiale.

On savait depuis mars 2020 que ses relations avec l’Exécutif s’étaient quelque peu abîmées en raison de son interview exclusive accordée au journal Le Monde dans laquelle elle accusait le gouvernement de n’avoir pas prêté attention à sa suggestion de ne pas tenir les élections municipales alors que le Covid venait de faucher des vies humaines en France. Depuis, elle avait complètement disparu des radars jusqu’à ce que soudain, contre toute attente, elle refait surface pour, une nouvelle fois, enfoncer le gouvernement.

En effet, ce 26 octobre, le journal Le Monde a publié un article très largement partagé sur les réseaux sociaux et intitulé : « Covid-19 : les vérités d’Agnès Buzyn sur la gestion de la pandémie ». Dans l’article intégralement lu par notre rédaction, Le Monde dit s’être procuré le journal rédigé par l’ex ministre de la Santé qui y fait des révélations de taille.

« Dans son journal, Agnès Buzyn raconte qu’elle prévient pour la première fois Emmanuel Macron et Edouard Philippe, le 11 janvier, qu’une épidémie nouvelle sévit depuis quinze jours en Chine (elle a fait un mort). ‘L’information ne figure pas encore dans les médias, mais ça peut monter », écrit-elle au président de la République' », révèle Le Monde

Et d’ajouter : « en ce début 2020, c’est la réforme des retraites et les grèves qui font les gros titres, avec les élections municipales en ligne de mire. Ministre issue de la société civile, Agnès Buzyn est respectée mais elle a peu de poids politique. Elle s’entend bien avec Edouard Philippe, mais sent bien que la place des femmes en Macronie n’est ‘clairement pas’ la même que celle des hommes ».

Dans son journal, Buzyn mouille Macron et Philippe, deux personnalités qu’elle a alertées mais qui n’ont pas réagi. « ‘Monsieur le PR, je suis à votre disposition pour faire un point de situation quand vous le souhaitez’, écrit-elle à Emmanuel Macron, en lui glissant qu’à son avis ‘l’OMS a pris la mauvaise décision de ne pas déclencher une alerte mondiale’. Le président ne l’appelle pas. « Bonjour Edouard, j’imagine que tu es au Havre, écrit-elle au chef du gouvernement. Il faudrait que je puisse te faire un point de la situation et te donner mon sentiment sur l’épidémie dans la journée’. Le premier ministre ne l’appelle pas non plus’, renseigne Le Monde.

Pire, Buzyn révèle avoir demandé à Edouard Philippe d’arrêter les élections municipales de mars en raison de l’accélération de la pandémie. Mais, Philippe lui rétorque que la vie du pays doit continuer. L’ombre de Didier Raoult n’est jamais loin. Sur la visite que Macron a accordée à l’infectiologue marseillais le 09 avril 2020, Buzyn se dit sidérée.

Sur le décret signé par Edouard Philippe et Olivier Véran autorisant l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid, Buzyn ne cache pas son immense colère et assure que jamais elle ne l’aurait signé. Sur ce, sa position est ferme : « il aurait fallu me passer sur le corps », insiste-t-elle.