Les Etats-Unis projettent de transférer 41,9 millions de dollar destinés au Guatemala et au Honduras à l’opposition vénézuélienne dirigée par Juan Guaido. Le but est d’orchestrer un coup d’Etat pour faire tomber Nicolas Maduro, actuel président du Venezuela
Les Etats-Unis n’ont pas encore dit leur dernier mot sur le Venezuela ? Après un coup d’Etat manqué en janvier contre Nicolas Maduro, Washington est en train d’opérer secrètement son putsch tout en s’appuyant sur la figure de Juan Guaido, opposant numéro du régime vénézuélien.
Désormais, l’administration Trump est prêt à injecter des millions de dollars pour financer un putsch dans un pays richissime en pétrole. C’est en tout cas ce que révèle le média américain, Los Angeles Times qui, citant une note interne, affirme que le gouvernement américain prévoit de financer Juan Guaido à hauteur de 41,9 millions de dollar.
« Une aide à la base destinée au Guatemala et au Honduras »
Los Angeles Times cite une note datant du 11 juillet et envoyée au Congrès américain par l’Agence Américaine pour le Développement International. Les 41,9 millions de dollar qui seront envoyés à Guaido serviront à payer les salaires de son équipe, à couvrir ses voyages à l’extérieur, mais aussi à assurer la « bonne-gouvernance », la formation, la propagande, l’assistance technique pour l’organisation d’élections et projets destinés à instaurer la démocratie.
D’après Los Angeles Times, cet argent était destiné au Guatemala et au Honduras, deux pays sud-américains qui font partie du soi-disant Triangle du Nord, une région très pauvre déchirée par la violence et qui reçoit un grand nombre de migrants souhaitant entrer sur le territoire américain.
« C’est une idée terrible »
D’après le média américain, les 41,9 millions de dollar représentent la première partie d’une somme de 370 millions de dollars destinés à cette région. Toutefois, la décision de transférer cette somme dans les comptes de l’opposition vénézuélienne ne fait pas l’unanimité. Elle est vivement critiquée.
« C’est une idée terrible de ne pas dépenser cet argent en Amérique Centrale, surtout à un moment où l’intention semble être de réprimer les gens dans cette région en refusant de financer pour améliorer (la situation) », fustige Geoff Thale, vice-président de l’Office Latino-Américain de Washington.
« L’opposition vénézuélienne, une opposition Made in USA ? »
Pour d’autres, cette décision donne l’image que l’opposition vénézuélienne est une pure fabrication des Etats-Unis. C’est en tout cas l’avis de Cynthia Arnson, directrice du programme Latino-américain au Centre Wilson, un think thank non partisan basé à Washington. « Le danger est que l’opposition vénézuélienne est perçue comme fabriquée aux Etats-Unis », s’inquiète-t-elle.
Rappelons que l’administration Trump est très impliquée dans le projet d’évincer Nicolas Maduro. Et elle compte le faire en asphyxiant le pays économiquement. D’ailleurs, en avril dernier, Larry Kudlow, directeur du Conseil Economique de la Maison Blanche, avait dévoilé le plan lors d’une réunion avec des journalistes.
« Il s’agira de se débarrasser de Maduro »
« Nous sommes en train de mettre en place un plan de sauvetage très efficace. Ce sera un plan qui injectera des fonds dans le pays, dans les mains des gens qui meurent de faim. Nous allons utiliser les banques, les iPhones, les applications…toutes sortes de stratégies habiles pour injecter de l’argent », disait-il.
Et d’ajouter : « l’argent ne sera pas le Bolivar. Ce sera le dollar, en tout cas au début. Le dollar est la réponse. Dans l’ordre des choses, il s’agira de se débarrasser de Maduro. Je ne sais pas quand cela arrivera ».