Scandale en Israël : la Cour Suprême valide la loi Etat-nation juif qui exclut les Arabes de la citoyenneté

La Cour Suprême de l’Etat d’Israël a rejeté ce jeudi 8 juillet toutes les pétitions lancées par les citoyens pour obtenir l’abrogation de la loi Etat-nation juif passée à la Knesset en 2018 et qui exclut les populations arabes de la citoyenneté israélienne

Une très mauvaise nouvelle pour les Palestiniens. Deux semaines après la chute de Benjamin Netanyahou, l’espoir avait pourtant gagné une immense majorité des Palestiniens qui pensaient ainsi avoir définitivement tourné une page sombre dans leurs relations avec l’Etat Hébreux. Mais, la joie n’a hélas été que très courte durée.

En effet, ce jeudi, plusieurs médias israéliens ont relayé l’information selon laquelle la Cour Suprême israélienne a validé la constitutionnalité de l’Etat-nation juif, une loi passée à la Knesset entre le 18 et 19 juillet 2019 et qui ne reconnaît comme citoyens d’Israël que les Juifs.

Deux ans plus tard, la loi qui exclut de facto la population palestinienne de la citoyenneté suscite une vive polémique qui a fini par faire naître une série de pétitions réclamant son abrogation. Malgré les gros efforts fournis, les opposants à cette loi ont fini par perdre la bataille car ce jeudi, la Cour Suprême a tranché.

D’après le média israélien I24, les pétitions étaient au nombre de 15 et elles ont été rejetées par 10 des 11 juges chargés de sa validation. Le seul juge qui l’a rejeté a été George Karra, juge arabe. Défiant ses pairs, Karra estime que cette loi est totalement anti-démocratique.

« Il ne saurait y avoir de paix sans égalité »

A peine annoncée, la décision suscite déjà une vive tension au sein de la société où les réactions ont été nombreuses, notamment sur les réseaux sociaux. Ainsi, ce jeudi, le député arabe Ahmad Tibi n’a pas manqué de faire part de sa déception sur son compte Twitter.

« Une fois de plus, la Cour Suprême israélienne a décerné un certificat Kocher de racisme. L’Etat-nation juif relève du suprémacisme juif et ne peut générer aucune ‘égalité’. Il ne saurait y avoir de paix sans égalité », a-t-il dénoncé.

« Cette loi n’est pas démocratique »

Il convient de souligner que l’Etat-nation juif n’a cessé de susciter un vif tollé en Israël et dans le reste du monde. En effet, en 2018, 186 écrivains l’avaient dénoncée dans une lettre au vitriol adressée au gouvernement de Netanyahou. « Nous, écrivains, dramaturges, cinéastes, chercheurs et membres de la communauté des arts et des lettres israélienne, souhaiterions vous exprimer notre profond état de choc et notre consternation, suite aux récentes lois passées par le Knesset sous votre mandat, dont la loi ‘Etat-nation juif’ », écrivaient les écrivains.

Avant d’ajouter : « Cette loi n’est pas démocratique et va à l’encontre de la définition de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat démocratique. De surcroît, elle contredit la Déclaration d’Indépendance, une déclaration sur laquelle Israël a été fondée. Voilà deux choses que le Knesset n’a pas le droit de faire ».