Scandale France : une entreprise américaine pourrait espionner les données téléphoniques de 600 appartements à Paris

Une information qui risque de susciter un vif tollé en France où la question de l’espionnage et de la surveillance de masse est prise très au sérieux par les organisations de défense des libertés individuelles depuis l’avènnement de la pandémie à Coronavirus qui a quelque peu banalisé cette pratique.

C’est en tout cas dans ce contexte précis que le journal Le Monde fait une révélation de taille sur une affaire qui pourrait, dans un futur proche, devenir un scandale d’Etat. En effet, d’après cette source, le fonds d’origine américaine Phoenix Tower International qui opère dans le domaine des Télécommunication est en train de négocier le rachat de 1 226 sites en France.

Jusqu’ici tout va bien. Mais, le média français souligne un petit couac. Et le problème est que cette acquisition permettrait à Phoenix Tower International d’avoir la clé à environ 600 toits-terrasses situés en plein cœur de Paris. Des toits-terrasses que l’entreprise pourrait espionner sans difficulté.

« Cette acquisition donnerait en effet à Phoenix Tower International la clé d’environ 600 toits-terrasses répartis dans Paris intra-muros, sur lesquels il serait possible d’installer des dispositifs d’écoute, comme des IMSI-catchers, de petits appareils qui permettent d’intercepter toutes les communications électroniques passées depuis un téléphone mobile (appels, SMS, trafic Internet…) », renseigne Le Monde.

Et la source de poursuivre : « selon le dirigeant d’un groupe industriel au fait du dossier et qui souhaite rester anonyme, ces 600 toits-terrasses permettraient de couvrir potentiellement 97 % de Paris. La majorité de ces sites ne présentent évidemment pas un grand intérêt. En revanche, plusieurs dizaines d’entre eux sont stratégiques, car situés à proximité de ministères, d’administrations, d’ambassades ou de sièges sociaux de grandes entreprises, notamment dans les 7e et 8e arrondissements de la capitale ».

Joint par Le Monde, Phoenix Tower International n’a voulu répondre. Mais, du côté du gouvernement français, on tente de rassurer. « La transaction de rachat par Phoenix Tower International de toits-terrasses dans Paris à la société Cellnex a fait l’objet d’un suivi attentif de l’Etat. Les services de l’Etat ont travaillé avec la société pour identifier les risques associés à l’usage de toits-terrasses en France, identifier les mesures à mettre en œuvre pour réduire ces risques et préserver les intérêts fondamentaux de la défense et de la sécurité nationale », rassure un fonctionnaire de Bercy qui n’a pas voulu dévoiler son identité.