Des groupes rebelles financés et armés par l’Occident en Syrie ont fait allégeance à Al-Qaida en annonçant leur partenariat avec la branche du groupe terroriste en Syrie, plutôt connue sous le nom de Tahrir al-Sham
Un nouveau revers pour l’administration Trump. Le journal Salon vient de révéler ce mardi que les rebelles modérés financés et armés par les Occidentaux pour combattre le gouvernement syrien de Bachar Al-Assad ont officiellement annoncé leur partenariat avec la branche Al-Qaida de la région, plus connue sous le nom de Tahrir al-Sham.
Parmi les groupes affiliés à Tahrir al-Sham, l’on compte une petite faction appelée Front Ben Laden, du nom d’Oussama Ben Laden, accusé d’avoir perpétré les attentats du 11 septembre 2001 et dont la mort a été annoncée par les Etats-Unis en 2011 durant un raid militaire américain au Pakistan.
« Fusion entre Jabat al-Nosra et quatre autres groupes présents en Syrie »
Salon affirme que le Front Ben Laden combat au côté de Jabat al-Nosra, le groupe rebelle le plus puissant qui combat l’armée régulière syrienne. En 2015, le groupe al-Nosra avait fait parler de lui, en publiant une vidéo de 40 minutes appelée « les héritiers de la Gloire » dans laquelle il célébrait les attentats du 11 septembre.
Cette vidéo avait confirmé les liens du groupe avec Al-Qaida et son attachement à une idéologie extrémiste. Le groupe changera de nom l’année suivante pour s’appeler Fatah Jabat al-Nosra, insistant, sans convaincre personne, sur le fait qu’il avait brisé les liens avec la maison mère, Al-Qaïda.
Cette semaine, le groupe rebelle Jabat al-Nosra est allé plus loin, annonçant en effet qu’il fusionnait avec quatre autres groupes présents en Syrie : Nour al-Dine al-Zinki, Liwa al-Akh, Jabat Ansar al-Din et Jaich al-Sunna. D’après Salon, le groupe Nour al-Dine a pourtant toujours été considéré comme un groupe modéré.
« Nour al-Dine al-Zinki a même été approuvé par la CIA »
Salon précise que Nour al-Dine al-Zinki a même été approuvé par la CIA et a reçu des armes de pointe telles que chars anti-missiles Tow qui lui ont été fournies par les Etats-Unis. Le groupe Nour al-Dine al-Zinki a été connu dans le monde entier en juillet dans une vidéo dans laquelle on voyait des militants du groupe en train de décapiter la tête d’un adolescent avec un couteau.
Salon ajoute que la nouvelle alliance, dirigée par d’anciens chefs de la milice Jabat Fatah al-Sham et Ahrar al-Sham, a désormais emprunté le nom de Tahrir al-Sham, qui signifie en Arabe « Libération de la Syrie ». Dans un communiqué de presse repris par AFP, le message des dirigeants est clair.
« Unir nos drapeaux et préserver les fruits et le jihad de la révolution »
« En raison des complots qui secouent la révolution syrienne…, nous annonçons la dissolution des groupes mentionnés ci-dessous et leur fusion dans une entité toute nouvelle appelée ‘Tahrir al-Sham’ », disaient-ils. Ils avaient ajouté que le groupe a été créé afin d’ « unir nos drapeaux et préserver les fruits et le jihad de la révolution ».
Il est important de souligner que la fusion des groupes rebelles présents en Syrie est très peu mentionnée dans les médias mainstream. Les agences de presse Reuters et AFP en ont parlé dans leurs dépêches. Toutefois, celles-ci n’ont été reprises que par une poignée de médias occidentaux.