Tension au Liban : les Etats-Unis bloquent une aide de 105 millions de dollars destinés à l’armée

Face à la crise politique qui secoue le Liban ces derniers jours, les Etats-Unis ont annoncé avoir bloqué 105 millions de dollar destinés à soutenir l’armée libanaise

La crise au Liban risque de coûter très cher à ce pays. En effet, quelques heures après la démission de Saad Hariri de son poste de premier ministre du pays, Beyrouth fait face à une grave crise politique qui préoccupe les puissances occidentales, dont les Etats-Unis d’Amérique.

En effet, le gouvernement américain a annoncé ce jeudi qu’il bloquera le financement de 105 millions de dollars destinés à l’armée libanaise qui devaient servir à rétablir la sécurité dans ce pays. Pour l’heure, deux sources qui se sont confiées à l’agence de presse Reuters ont refusé de s’expliquer sur la décision de Washington de bloquer cette aide militaire.

« Londres approuve une aide militaire de 25 millions de dollars au Liban »

Tout ce que l’on sait jusqu’ici est que les Etats-Unis s’inquiètent du rôle de plus en plus important du Hezbollah, mouvement chiite soutenu par l’Iran, dans la vie politique du Liban. Le mouvement figure sur la liste des organisations terroristes. Néanmoins, la décision ne fait pas l’unanimité. En effet, selon une haute autorité américaine qui s’est confiée à Reuters, cette aide est plus que nécessaire au moment où le Liban fait face à une grave crise politique qui menace sa stabilité.

Les Britanniques semblent être sur cette ligne après avoir annoncé un soutien financier de 25 millions de dollars destinés à l’armée libanaise pour l’année 2019-2022. Dans un contexte politique particulièrement sensible, Londres juge nécessaire d’apporter son soutien à Beyrouth.

« Une corruption endémique tue le pays à petit feu »

Les protestations n’ont pas encore pris fin au Liban car ce 31 octobre, le média libanais, Annahar a rapporté que des manifestants anti-gouvernement ont arpenté les rues de la capitale dénonçant une corruption systémique qui a gagné toutes les institutions du pays et orchestré par une élite politique au pouvoir depuis presque trois décennies.

Toutefois, le calme revient petit à petit car ce 1er novembre, les banques qui avaient été fermées depuis le début de la crise, ont ouvert ce vendredi et les guichets automatiques fonctionnent en toute normalité. Mais, pour éviter une fuite massive de capitaux, les banques privées ont exigé des conditions. Les clients ne peuvent retirer que 2 000 dollars par semaine et d’autres banques ont formellement interdit à leurs clients de transférer leur argent à l’étranger.