Tension au Moyen-Orient : inquiet, le Qatar prédit des « jours sombres » dans la région

L’avenir du Moyen-Orient est-il incertain ? C’est en tout cas l’avis de Sheikh Mohamed Ben Abdourahman Ak-Thani, ministre qatari des Affaires étrangères. Les propos du ministre qatari ont été prononcés à Washington lors d’une conférence qui s’est tenue au Center For National Interest.

Parlant de la situation géopolitique du Moyen-Orient, Sheikh Mohamed Ben Abdourahman dénoncent un jeu dangereux. « Les acteurs régionaux sont en train d’agir de manière irresponsable, en menant un jeu politique avec les vies des autres nations », a-t-il déploré lors de son discours.

« Des gouvernements cherchent la domination pour centraliser le pouvoir »

Le ministre dépeint une situation qui, selon lui, équivaut à du totalitarisme. « Le monde regarde les infos et voit des images en provenance de ma région qui sont faites de drame et de désaccord. Des périodes sombres de fermeture d’esprit, de totalitarisme et d’agression ont vu le jour. Le Moyen-Orient est passé au stade de centre de connectivité et de lumière au stade d’une région chaotique. Durant l’époque de l’agression, l’extrémisme a prospéré », s’indigne-t-il.

Sheikh Mohamed Ben Abdourahman Ak-Thani a dénoncé l’attitude de certains pays de la région qui, selon lui, cherchent à centraliser le pouvoir par le biais de la domination. « Il semble que ces puissances sont prêtes à utiliser des moyens excessifs pour intimider (…). Des gouvernements cherchent la domination pour centraliser le pouvoir, intimider les petits pays et les forcer à se soumettre. Ces jours sombres ne datent pas du passé. Nous les vivons en ce moment », dénonce-t-il.

« Réduire en silence les opposants, de créer des crises humanitaires »

Le ministre qatari des Affaires étrangères accuse l’Arabie Saoudite et ses alliés dans la région de « réduire en silence les opposants, de créer des crises humanitaires, de bloquer les communications, de manipuler les marchés financiers, de faire pression sur les petits pays, de se livrer à du chantage, des briser des gouvernements, des terroriser des citoyens, d’armer des dirigeants d’autres nations et de propager la propagande ».

Les propos de Sheikh Mohamed Ben Abdourahman Al-Thani interviennent cinq mois après la décision de l’Arabie Saoudite de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar. Ces propos interviennent également au moment où l’Arabie Saoudite déclare la guerre à l’Iran. Rappelons que ce 4 novembre, Saad Hariri, premier ministre libanais, a démissionné de son poste depuis Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Saad Hariri a dénoncé un complot venu d’Iran l’assassiner.