Sénégal : Human Rights Watch exige l’ouverture d’une enquête et la libération des prisonniers politiques

Dans un communiqué rendu public ce 12 mars, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) exige la libération des prisonniers politiques au Sénégal et l’ouverture d’une enquête sur les morts lors des violentes manifestations qui ont secoué le pays

Macky Sall et son régime sont désormais dans le collimateur des organisations internationales de protection des droits de l’homme qui exigent avec fermeté que la lumière soit faite sur la mort de 13 manifestants tués lors du récent soulèvement populaire qui secoue le pays depuis le 3 mars, date à laquelle l’opposant Ousmane Sonko a été arrêté.

Ce 12 mars, dans un communiqué, Human Rights Watch a exigé des autorités sénégalaises qu’une enquête soit diligentée pour situer les responsabilités. « Enquêtez sur les morts et les blessés parmi les manifestants, libérez celles et ceux qui ont été arrêtés de manière arbitraire », peut-on lire.

Et l’organisation internationale de poursuivre : « les autorités sénégalaises devraient immédiatement ouvrir une enquête indépendante et transparente concernant la mort de quelque 10 manifestants et la blessure de plusieurs autres. (…) Le gouvernement devrait libérer les prisonniers détenus en raison de leurs convictions politiques et ceux arrêtés alors qu’ils manifestaient pacifiquement ».

« Human Rights Watch appelle au respect de la liberté d’expression »

Dans le communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, Human Rights Watch souligne un point crucial : la nécessité de garantir la liberté d’expression. Sur ce, sa position est claire : la liberté d’expression et de réunion doivent être garanties à tous les citoyens.

HRW enfonce le gouvernement de Macky Sall qu’il accuse de ne pas prêter oreille aux revendications de la jeunesse sénégalaise. « Les récentes manifestations qui ont secoué le Sénégal montre la frustration grandissante qui a gagné les jeunes touchés par la pauvreté, la pandémie et ce qu’ils perçoivent comme une trahison du gouvernement qui n’a pas tenu ses promesses », déplore Ida Sawyer, vice-président de Human Rights Watch pour le bureau Afrique.

Et d’ajouter : « au lieu de s’en prendre aux manifestants pacifiques, les autorités feraient mieux de travailler pour trouver des réponses aux revendications des jeunes en procédant à une gestion démocratique du pouvoir, au respect de l’état de droit et à la préservation des droits économiques fondamentaux de chacun ».