Tensions au Proche-Orient : l’Occident s’est totalement soumis à l’Etat d’Israël et lui a offert le permis de tuer

L’escalade des violences au Proche-Orient ne laisse désormais personne indifférent. En effet, depuis quelques jours, une véritable guerre oppose l’Etat d’Israël qui dispose de l’une des armées les plus équipées et les plus redoutables au monde à la Palestine. Le bilan est déjà très lourd. Au moins 139 personnes ont été tuées depuis le début des hostilités.

Mais, dans cette énième confrontation, ce qui doit le plus nous inquiéter est la soumission totale des diplomaties occidentales qui refusent catégoriquement de condamner, avec la plus grande fermeté, un usage disproportionné de la force de la part d’Israël qui pilonne Gaza depuis des heures sans répit et sans état d’âmes.

L’Histoire retiendra à la fin de cet affrontement (j’ose espérer qu’il connaîtra une fin) que désormais au Proche-Orient, un Etat, parce qu’il est l’unique allié de l’Occident dans cette partie du monde, a le droit, non seulement de s’accaparer de terres ne lui appartenant pas, mais aussi de tuer sans jamais rendre des comptes.

Le constat est celui-ci : la diplomatie occidentale a lamentablement échoué et son échec est palpable depuis plusieurs heures. Pour avoir une idée de son attitude totalement irresponsable, focalisons-nous sur le traitement de ce conflit fabriqué de toute pièce par Netanyahou pour se maintenir au pouvoir au moment où il ne trouve plus grâce aux yeux d’une immense majorité des Israéliens.

En effet, il y a trois jours, lorsque les premières frappes de l’armée israélienne ont commencé à cibler des populations civiles en Palestine, la réaction surréaliste de Ned Price, porte-parole du Département d’Etat, a été celle-ci : « Israël a le droit de se défendre et de répondre aux attaques aux roquettes », a-t-il lâché en pleine conférence de presse.

Si cette position avait été celle du porte-parole de la Maison Blanche, à la rigueur. Mais, elle a été totalement défendue et assumée par Joe Biden, 46ème président des Etats-Unis dont l’arrivée à la Maison Blanche avait pourtant fait naître une lueur d’espoir chez les défenseurs de la cause palestinienne qui n’en pouvait plus du traitement préférentiel que Trump avait accordé à l’Etat d’Israël à travers des décisions qui ont choqué plus d’un, à savoir la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, la validation de la colonisation juive en Palestine, les Accords d’Abraham qui ont été une véritable mascarade pour forcer la main aux Etats arabes et leur faire avaler la pilule. Pire que Trump, la réaction de Biden a été criminelle. Voici ce qu’il disait de la situation actuelle : « Israël a le droit de se défendre quand des centaines de roquettes sont lancés sur son sol ».

Et qu’en est-il de la France? Alors là, on atteint le summum de la soumission. En effet, dans un communiqué de presse publié ce 13 mai et intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, l’Elysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron s’est entretenu avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne.

Mais, dans ledit communiqué, l’Elysée souligne ouvertement que « Macron a fermement condamné les tirs revendiqués par le Hamas et d’autres groupes terroristes visant le territoire israélien, mettant en grave danger la population de Tel Aviv et d’autres villes israéliennes et nuisant à la sécurité de l’État d’Israël”.

Macron fait ainsi semblant de n’avoir pas vu les violences perpétrées par l’armée d’Israël sur les populations palestiniennes, ce qui est gravissime d’ailleurs. Pire, en France, l’Etat est allé jusqu’à faire arrêter Bertrand Heillbron, président de l’association France Palestine Solidarité et interdire toute manifestation pro-Palestine à Paris. C’est tout simplement hallucinant.

Et à Londres, on dit quoi? Boris Johnson, premier ministre de la Grande-Bretagne, joue les tartuffes en appelant à la fin des hostilités. Ainsi, dans un twitte posté sur son compte officiel et cité par le média JewishNews, il écrivait ceci : « le Royaume-Uni est profondément inquiet de l’escalade de la violence et des morts de civils et nous voulons voir rapidement une baisse des violences ».

En public, c’est ce qu’il dit. Mais, en coulisse, la politique de son Etat dans ce conflit est totalement criminelle. En effet, la Grande-Bretagne, tout comme les Etats-Unis, est l’un des plus fidèles alliés de l’Etat d’Israël avec qui elle a déjà passé des contrats d’armes estimés à plusieurs millions de dollars. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 2015, Londres à touché £400 millions dans ses ventes d’armes à Israël. Quelle mascarade!

La soumission des Etats occidentaux est telle que certains Etats osent ouvertement hisser le drapeau d’Israël au-dessus de leurs bâtiments officiels en guise de soutien à un Etat qui, depuis son indépendance en 1948, n’a jamais cessé de violer ouvertement les accords signés dans la résolution de ce conflit.

En effet, ce samedi, c’est avec tristesse que certains apprendront que le gouvernement autrichien a fièrement hissé le drapeau d’Israël au-dessus de ses bâtiments officiels affichant ainsi un soutien total à un Etat dont les méthodes sont carrément totalitaires et xénophobes.

En une semaine de conflit, on en est arrivé là. L’Occident s’est agenouillé devant la toute-puissance de l’Etat d’Israël à qui il a accordé le permis de tuer et de réprimer impunément. Pendant ce temps, des civils sont assassinés en Palestine et celles et ceux qui dénoncent cet état de fait risquent malheureusement d’être rangés dans la case des méchants antisémites à qui il faut priver de parole, voire punir pénalement.

L’hypocrisie de l’Occident n’a plus de limite.