Variole du singe en France : la sentence est tombée : un avis officiel recommande de vacciner soignants et adultes exposés

Dans un avis rendu public ce 24 mai, la HAS (Haute Autorité de Santé), autorité publique, recommande de vacciner les adultes et les professionnels de santé exposés à la variole du singe

Lecourrier-du-soir.com vous invite à lire l’avis de la HAS dans son intégralité

Excellente lecture

« L’apparition de cas de Monkeypox, dans plusieurs pays, notamment européens, et la confirmation de trois cas en France, ont conduit la Direction générale de la santé à saisir en urgence la HAS afin de préciser la stratégie vaccinale à mettre en œuvre pour réduire la transmission interhumaine du virus. La HAS recommande aujourd’hui la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive, c’est-à-dire autour d’un cas confirmé : les adultes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. Cette vaccination doit être effectuée uniquement avec le vaccin de troisième génération.

Saisie en urgence par le Directeur général de la santé, la HAS a élaboré un avis afin de préciser la stratégie vaccinale à mettre en œuvre afin de limiter la transmission du Monkeypox. Ainsi, la HAS considère qu’une stratégie de vaccination réactive paraît pertinente au regard des délais d’incubation de la maladie souvent compris entre 6 et 16 jours mais également que la stratégie vaccinale adoptée dans les autres pays européens et des données précliniques transmises par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui, bien que préliminaires et limitées, étayent l’intérêt d’une vaccination rapidement après l’exposition au virus.

La HAS recommande la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive en post-exposition avec le vaccin de 3e génération uniquement (au vu de son profil de tolérance, meilleur que celui des vaccins de 1re et 2e génération et de son efficacité[1]), administré idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours, pour les cas suivants :

  • Les personnes adultes contacts à risque d’exposition au Monkeypox tels que définis par Santé publique France[2], incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle[3];

Cette stratégie devra être mise en place dès l’identification d’un cas d’infection à la suite d’une investigation de l’ARS et de la cellule régionale de Santé publique France.

La HAS adaptera cette recommandation préliminaire en fonction des nouvelles données épidémiologiques et cliniques disponibles et souligne l’importance de disposer prochainement de :

  • données plus précises sur le mode transmission interhumaine pour les cas actuellement identifiés ;
  • données de suivi de l’épidémie ;
  • données en vie réelle complémentaires relatives à l’efficacité et à la tolérance du vaccin antivariolique de 3e génération, administré en pré exposition et en post exposition au virus du Monkeypox, sur la prévention des formes graves et sur la transmission de la maladie ;
  • données relatives à l’efficacité et à la tolérance d’une dose de rappel chez les personnes qui ont été vaccinées contre la variole dans leur enfance.

Enfin, la HAS tient à souligner que, dans le contexte épidémique actuel, il est primordial d’adopter des mesures de prévention et de protection personnelles[4] au-delà des mesures renforcées d’identification et de suivi des cas (dépistage, identification des contacts, isolement des cas) et de la stratégie vaccinale préconisées.

La HAS indique également que la stratégie vaccinale proposée s’inscrit dans une stratégie de prise en charge plus globale incluant notamment la mise à disposition de traitements antiviraux non évalués par la HAS mais disposant d’une AMM dans l’indication du Monkeypox, en particulier pour les enfants éligibles, pour lesquels le vaccin de 3e génération ne bénéficie pas d’AMM aujourd’hui.
La réponse à cette saisine s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus large concernant la révision de la doctrine de lutte contre une possible réémergence des virus orthopoxvirus.

La HAS poursuit ses travaux de veille scientifique et adaptera ses recommandations en conséquence. »