Venezuela : les USA profitent du Covid-19 pour éliminer Maduro et l’invasion militaire a commencé hier

Le Covid-19 semble être une occasion en or pour le gouvernement américain d’opérer un changement de régime au Venezuela et de se débarrasser enfin de Nicolas Maduro. En effet, après avoir fait pression sur le FMI pour qu’il refuse d’apporter une aide financière au régime en place, les Etats-Unis, profitant d’une crise sanitaire qui fragilise le Venezuela, sont en train de mener en douceur le coup d’Etat tant attendu pour placer leur pion, Juan Guadio au pouvoir.

Revenons-en aux faits ! Le 5 février, Lecourrier-du-soir.com avait fait savoir que le coup d’Etat contre le régime de Maduro était prêt et il ne restait plus qu’à passer à l’acte. A cette date, il y avait déjà des indices clairs qui ne laissaient aucun doute que Washington avait trouvé sa stratégie pour en finir avec Maduro.

En effet, le 5 février, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompo, s’était réuni avec Ivan Duque, président de la Colombie, pays frontalier avec le Venezuela. Les échanges entre les deux hommes ont été tenus secrets, mais on savait pertinemment qu’il a été question du sort de l’homme installé au Palais de Miraflores (Maduro).

Il faut dire qu’Ivan Duque représente le contraire de son homologue vénézuélien. Le président colombien est un libéral qui déteste le modèle socialiste voire communiste de Maduro. Et les Américains savent que pour briser la résistance vénézuélienne, il leur faut désormais compter sur lui mais aussi sur Jaïr Bolsonaro, président du Brésil, autre pays qui partage les mêmes frontières avec le Venezuela. Et cela fait bientôt deux mois, voire plus que les deux chefs d’Etat sud-américains coopèrent étroitement avec le renseignement américain pour assener à Maduro le dernier coup de grâce.

Et le président du Venezuela n’est pas dupe car ce plan macabre destiné à en finir avec lui, il l’a déjà vu et n’a cessé de le dénoncer. « Depuis la Maison Blanche, on a mis en place un plan pour apporter la guerre, le terrorisme, afin de déstabiliser le Venezuela, y introduire la violence afin de monter un conflit armé et ensuite justifier une intervention militaire », déclarait-il dans un discours prononcé depuis le palais présidentiel début mars dernier.

Mi-février, le président vénézuélien avait ouvertement pointé du doigt le président du Brésil, l’accusant de préparer un conflit armé contre son pays. « Il y a des menaces terroristes depuis le Brésil et Bolsonaro est derrière ces plans, même si les militaires refusent de coopérer. Jaïr Bolsonaro entraîne les forces armées brésiliennes à un conflit armé contre le Venezuela en protégeant un groupe de terroristes », révélait-il s’appuyant sur des documents fournis par les services de renseignement du Venezuela.

Comme ce fut le cas en 2003 lors de la guerre d’Irak, les Américains ont besoin d’un casus belli, c’est-à-dire un motif de guerre. Ainsi, en 2003, l’Irak avait été accusé à tort de fabriquer des armes de destruction massives et cette année, pour le cas du Venezuela, le président est accusé d’être impliqué dans des activités narcoterroristes sans qu’aucune preuve tangible ne soit fournie. D’ailleurs, sa tête a récemment été mise à prix pour un montant de 15 millions de dollars.

Pour en finir avec le régime de Maduro, les Américains ont compris qu’il n’y a plus de temps à perdre. Des soulèvements militaires ont été provoqués très récemment, mais n’ont jamais porté leur fruit. Désormais, il faudra profiter d’une pandémie qui fragilise le monde entier, et notamment le régime du Venezuela pour passer à l’acte. Et c’est qui s’est produit il y a quelques heures.

En effet, le gouvernement du Venezuela a révélé dimanche 3 mai avoir déjoué une invasion terroriste maritime. Les autorités politiques vénézuéliennes sont claires à ce sujet. Elles disent détenir des preuves probantes que le groupe d’envahisseurs composé de 8 mercenaires et d’un agent du DEA (Drug Enforcement Agency, agence américaine de lutte contre la drogue, ndlr) provient de la Colombie voisine.

D’ailleurs, dans un twitte posté par Jorge Arreaza, chargé des relations extérieures, le message a été sans ambages : « des responsables américains et vénézuéliens qui ont planifié l’incursion armée ratée au large de nos côtes commencent à apparaître et à assumer leur responsabilité. Ces mercenaires impliquent directement la Colombie. Chers Messieurs du gouvernement d’Ivan Duque, on ne peut pas cacher le soleil avec son doigt ».

Ce 3 mai, Jordan Goudreau, ex militaire américain a publié une vidéo revendiquant l’incursion armée.

Et ce n’est pas tout. Dans cette incursion qui a été un fiasco total, le nom de Juan Guaido a été cité. En effet, dans un document publié par la journaliste Patricia Paleo, on pouvait voir noir sur blanc le nom et la signature de l’opposant numéro 1 du régime de Maduro comme étant l’un des signataires du contrat des mercenaires.

A la fin de l’opération, le gouvernement a déroulé les faits. « On a découvert une quantité d’armes de haut calibre, des téléphones satellites et un casque à l’effigie du drapeau américain », rapporte Diosdado Cabello, président de l’Assemblée Nationale Constituante et réputé proche de Maduro. Dans la presse, a surgi le nom de Robert Colina Ibarra, capitaine de la Garde Révolutionnaire Bolivarienne qui a été abattu lors de l’opération. Robert Colina, à en croire la presse, a été le leader de l’incursion. Il a été au Venezuela depuis avril 2019 sous les ordres du général Cliver Alcala Cordones, lequel avait programmé une « opération chirurgicale » contre le gouvernement de Maduro.

Pour le moment, nul besoin d’aller chercher loin. Le coup d’Etat contre le régime de Maduro est en marche et le mener en pleine crise sanitaire pendant que l’attention de la communauté internationale est ailleurs semble être la stratégie la plus efficace. Les questions à se poser sont les suivantes : Maduro résistera-t-il ? Si oui, pour combien de temps ? Pour le faire tomber, les Etats-Unis comptent sur le précieux soutien de la Colombie et du Brésil et ces deux pays sont déterminés à liquider Maduro par tous les moyens.