Viktor Orban déclare la guerre à l’UE : « nous avons creusé un trou pour la Russie et nous sommes tombés dedans »

Très en colère contre l’Union Européenne pour avoir imposé des sanctions sur le gaz russe, Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie, ne se gêne plus de critiquer vertement l’UE. Dans une interview accordée à une radio hongroise, il tacle sévèrement l’élite bruxelloise et affirme que l’Union Européenne est tombée dans le piège qu’elle a tendu à la Russie 

Viktor Orban déclare la guerre à l’Europe. Très en colère contre les sanctions prononcées contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine par ce pays, le premier ministre de la Hongrie n’arrive toujours pas à avaler la pilule d’autant plus que les sanctions sur le gaz russe ont fortement impacté son économie.

Ainsi, dans une interview accordée à la radio Kossuth et relayée par le média hongrois BudapestTimes.hu, l’homme fort de Budapest estime que l’Europe est tombée dans le piège qu’elle  avait préparé pour la Russie. « Nous avions ourdi un plan et avions creusé un trou pour la Russie, mais nous sommes tombés dedans », dit-il.

Et d’ajouter : « l’Union Européenne propose qu’on creuse davantage ce trou alors que la Hongrie propose qu’on en sorte ». Dans l’interview, le très controversé premier ministre hongrois confirme que son pays a signé des contrats à long-terme avec la Russie pour s’approvisionner en gaz.

Mais, faisant allusion au sabotage des gazoducs Nord Stream, Orban dénonce des actes terroristes et prévient : « la Hongrie ne tolérera pas qu’on sabote ses gazoducs ». Dans l’interview, Orban refuse de se voiler la face et reconnaît que les sanctions ont effectivement eu des conséquences indésirables sur l’économie de la Hongrie.

Il convient de souligner que la Hongrie est l’un des pays européens qui a le plus dénoncé les sanctions infligées à la Russie. D’ailleurs, depuis plusieurs mois, le gouvernement hongrois défie ouvertement Bruxelles en refusant catégoriquement de tourner le dos au gaz russe, précieux pour le fonctionnement de son économie.

D’ailleurs, en septembre, le gouvernement d’Orban avait ouvertement fait savoir qu’il ne soutiendrait plus aucune sanction contre le gaz russe. « La Hongrie a beaucoup fait pour maintenir l’unité européenne mais s’il y a des sanctions sur le gaz, alors nous ne pouvons pas et nous les soutiendrons pas. Nous attendons la liste définitive des sanctions et ensuite nous pouvons négocier. La Hongrie ne peut pas soutenir des (nouvelles) sanctions sur le gaz », avait déclaré Gergely Gulyas, chef de cabinet de Viktor Orban, actuel premier ministre de la Hongrie.

Et quelques jours plutôt, la Hongrie avait accusé l’Union Européenne d’avoir appauvri l’Europe. « Les élites de Bruxelles n’ont pas réalisé que les sanctions ont rendu la Russie plus riche et l’Europe plus pauvre », dénonçait Mate Kocsis, chef du groupe parlementaire du parti Fidesz, parti de Viktor Orban.