Violence à Gaza : avec Trump, le pire est à venir

60 morts. Tel est, pour le moment, le bilan provisoire des victimes de Gaza. Ces intrépides jeunes palestiniens qui ont arpenté les rues de la Palestine pour protester contre la décision irresponsable annoncée ce 6 décembre 2017 par Donald Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.

On pensait que la décision n’était que symbolique. Mais non ! Ella a bien été appliquée par le 45ème président des Etats-Unis qui, depuis son arrivée à la Maison Blanche, n’a cessé de faire faire les yeux doux à l’Etat d’Israël. Récemment, il a été ovationné par les lobbys américains après avoir annoncé le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien signé en 2015.

L’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem a été inaugurée ce lundi 14 mai 2018. L’événement a été célébré en grande pompe. Le président Trump n’a pas fait le déplacement en Israël. Toutefois, son ombre a bien plané dans la ville juive. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui vient de marquer un grand coup, n’a pas hésité à formuler des prières à l’endroit des deux pays.

« Que Dieu bénisse les Etats-Unis d’Amérique. Et que Dieu bénisse Jérusalem, la capitale éternelle et unique d’Israël », a lancé le premier ministre israélien. L’événement a suscité une vague de réactions dans le monde. Dans les nations musulmanes, la colère ne faiblit pas. La Turquie a rappelé son ambassadeur. En Jordanie, le média Jordan Times a titré dans un édito publié sur son site : « Jérusalem est la capitale d’Israël ».

Même en Egypte, pays où le président Al-Sissi entretient des relations plutôt chaleureuses avec l’Etat d’Israël, les condamnations ont été légion. En résumé, c’est le cœur de l’Umma Islamique qui a été touché. Les Etats-Unis et Israël ont célébré une victoire sans avoir pris en compte les conséquences qui découleront de cette décision.

La décision de Trump de transférer l’ambassade  américaine à Jérusalem prouve une nouvelle fois que cet homme n’est pas apte à diriger l’Amérique. Depuis son arrivée, ses décisions politiques nationales et internationales ont été hasardeuses. Au niveau national, Trump est un président désavoué, en guerre contre les services de renseignement (FBI et CIA). Son administration est minée par une guerre interne et il sait qu’il risque d’être destitué à tout moment.

Il faut comprendre que cette stratégie de Trump de se soumettre à Israël est tout sauf bête. Trump sait aujourd’hui que seul le tout-puissant lobby juif peut l’arracher des mains de l’Etat Profond qui sape son travail jour après jour et qui n’a jamais souhaité le voir au pouvoir. Je rappelle qu’aucune administration américaine n’est allée aussi loin sur le dossier israélo-palestinien. Ni Obama, ni Bush, ni Clinton.

Tous ont, plus ou moins et à travers des politiques deux poids deux mesures, tenté de souffler le chaud et le froid, se rangeant certes, quand il le fallait, du côté israélien, mais sans jamais chercher à exacerber la colère du peuple palestinien. Contrairement à Trump  qui, lui, s’est montré très partisan dans la gestion d’un dossier qu’il ne connait pas.

D’ailleurs, son annonce récente de se retirer de l’accord nucléaire iranien (une décision qui lui été dictée par les autorités israéliennes) en dit long sur le danger d’un tel homme qui, il faut oser le dire, est devenu le petit larbin de Netanyahou. Un Netanyahou politiquement fini qui se sert d’un président américain ignorant pour jouer sa survie politique.

Avec Trump, le pire est à venir !

Edito signé: Cheikh DIENG, rédacteur en chef et fondateur du site d’information www.lecourrier-du-soir.com

Email : cheikhdieng05@gmail.com