« Vote Blanc », « Vote Macron », « Abstention » : au second tour, la France insoumise fait la loi

Les insoumis sortent enfin de leur mutisme. Le suspense aura duré plusieurs jours, mais ils ont fini par s’exprimer sur le second tour. A la suite de l’annonce des résultats du premier tour, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, n’avait en effet donné aucune consigne de vote. Il s’était muré dans un silence assourdissant qui avait suscité de sérieuses inquiétudes au sein de la gauche.

Jean-Luc Mélenchon avait laissé à ses partisans le choix d’organiser une consultation sur le second tour de la présidentielle qui opposera ce 7 mai Emmanuel Macron à Marine Le Pen, deux candidats auxquels la France insoumise s’est opposée durant tout au long de la campagne présidentielle.

Face à ces deux choix au second tour, la France insoumise était plongée dans le drame profond de devoir en choisir un, à défaut d’un vote blanc ou nul. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », dit le dicton et la France insoumise se devait de prendre une position claire et nette. Et cela a été fait ce mardi 2 mai.

Ce mardi, 243 128 partisans de la France insoumise ont pris part à une consultation pour s’exprimer sur leurs choix au second tour de la présidentielle. La consultation, bouclée à 12h00, n’a pas été une grosse surprise. Tous s’attendaient en effet à une large abstention des partisans de Jean-Luc Mélenchon.

Ainsi, 87 818 insoumis.es, soit 36,12% voteront blanc ou nul ; 84 682, soit 34,83% voteront pour Emmanuel Macron et 70 628, soit 29,05% s’abstiendront. Après la consultation, l’heure est à la conclusion. Comment expliquer le refus de plus de 65% des insoumis de voter ni pour Macron, ni pour Marine Le Pen ?

L’explication est assez simple. En effet, ils considèrent Emmanuel Macron comme l’héritier de François Hollande et le candidat du monde des finances que Mélenchon a toujours combattu. Pour ce qui est de Marine Le Pen, ils jugent que son programme est destructeur pour la France et pourrait mener ce pays vers le chaos et la guerre civile. Toutefois, rien n’exclut l’idée que certains d’entre eux soient tentés par le vote FN au second tour.

Il est important de souligner que les insoumis veulent aller jusqu’au bout de leur logique, en luttant contre tout ce qui représente l’oligarchie financière et tout ce qui mènerait la France vers le chaos social et la faillite. Ils refusent toute manipulation d’un système qu’ils qualifient très souvent de tyrannique.

Ce mardi, les propos tenus par quelques-uns d’entre eux ont été sans ambages. « Nous ne sommes pas des moutons et personne n’a à nous dire ce que nous devons faire », avait lancé Céline Piot, candidate aux législatives dans les Landes où Mélenchon est arrivé second derrière Macron.

A quatre jours du second tour de la présidentielle, rien n’est encore gagné. Je soulignais dans une de mes analyses faite ce 27 avril que Jean-Luc Mélenchon était le seul homme qui détient les clefs de l’Elysée et je reste campé sur ma position. Pour arriver au pouvoir, il est évident que les deux candidats ont besoin d’un soutien fort de la France insoumise, une France insoumise qui a lancé un signal très fort ce mardi qu’elle ne fera cadeau ni à Macron, ni à Le Pen.