Contrairement à ce qu’avait promis Emmanuel Macron de ne fermer aucune école jusqu’en 2022, 400 écoles vont être fermées dès la rentrée en France
Une promesse non tenue. Le 27 avril dernier, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, avait déclaré sur le plateau de France Info qu’il n’y aurait plus de fermetures d’écoles. « Nous ne fermerons pas d’école primaire, c’est la première fois qu’un gouvernement s’engage à faire cela, c’est énorme », se réjouissait le ministre.
La nouvelle avait fait sauter de joie beaucoup de parents vivant en zones rurales. Sauf que le gouvernement, dans sa communication, s’était bien gardé de préciser que des fermetures d’écoles peuvent bien avoir lieu si les élus municipaux le décident. Et c’est malheureusement le cas. A la rentrée de septembre, 400 écoles vont disparaître en France.
« L’Education nationale fermera 150 écoles »
Selon le Huffington Post qui cite une enquête du ministère de l’Education nationale, 150 écoles seront définitivement fermées sur ordre de l’Education nationale et 250 sur ordre des élus municipaux. Le média explique que la décision de fermer ces établissements scolaires entre dans le cadre de projets de fusions et de regroupements d’écoles. Les établissements ruraux sont les premiers concernés.
« Ces fermetures sont principalement liées à une vaste refonte de la carte scolaire qui tend au regroupement des écoles de village dans les RPC (Regroupements pédagogiques concentrés), plus modernes, mieux équipés et surtout plus faciles et moins chers à gagner. (…) La promesse du gouvernement se heurte donc à cette réforme en cours qui, pas à pas, sonne le glas des petites écoles de campagne », rapporte le Huffington Post.
Il convient de souligner que la fermeture des écoles en milieu rural suscite un malaise profond chez les mouvements qui défendent la ruralité. Ainsi, le 21 mars dernier, le mouvement CPNT (Chasse, Pêche, Nature et Tradition) avait fait part de son indignation dans un communiqué publié sur son site officiel.
« Une gestion arbitraire inacceptable »
« Chaque année, c’est 2 à 300 classes de moins de 17 élèves qui ferment en zones rurales sous prétexte qu’elle ne sont pas rentables. On ose parler de rentabilité alors qu’il s’agit d’éducation de nos enfants », dénonçait le CPNT accusant le gouvernement de procéder à une « gestion arbitraire inacceptable ».
« Alors que le gouvernement pousse au regroupement pédagogique et veut en même temps supprimer les écoles à classes uniques, il offre aux villes et aux zones d’éducation prioritaire des classes à 12 élèves, et pendant ce temps-là, on ferme celle où il y a moins de 17 élèves dans les zones rurales. Une fois de plus, la ruralité paye l’addition d’une gestion arbitraire inacceptable. Ces fermetures ne devraient pas se faire en fonction du nombre d’enfants scolarisés, mais en fonction de la revalorisation des territoires déjà trop à l’abandon », s’agace le mouvement.