La Catalogne est en proie à la violence depuis lundi 14 octobre, jour où les leaders séparatistes ont été condamnés à de lourdes peines de prison par le Tribunal Suprême
Le chaos s’est emparé de la Catalogne. Depuis le 14 octobre, date de la sentence du Tribunal Suprême qui a condamné les dirigeants indépendantistes à des peines de prison allant de 9 à 13 ans, de violentes altercations opposent manifestants aux forces de l’ordre. La Catalogne toute entière est en proie à la violence.
En effet, ce lundi, après la publication d’une sentence historique, une première dans l’Histoire du pays, un mouvement connu sous le nom de Tsunami Démocratique a appelé à envahir l’aéroport d’El Prat de Barcelone. Les consignes ont été respectées par les militants indépendantistes qui ont été des centaines, voire des milliers à bloquer l’aéroport, ce qui a conduit à l’annulation de 108 vols le même jour.
Contrairement en octobre 2017 où seule la police espagnole était intervenue pour empêcher le référendum illégal catalan, avec violence, cette fois-ci, c’est la police régionale catalane, appelée les Mossos qui ont été déployées par le gouvernement catalan pour faire aux manifestants radicaux dont une grande partie appartient à l’extrêmement gauche radicale. Dans la presse, on attribut l’organisation de ces violences aux CDR, à la CUP et à l’Omnium Culturel, trois mouvements d’extrême-gauche indépendantiste.
« Catalogne, à feu et à sang »
Depuis lundi, les images qui ont circulé sur la toile sont surréalistes. On y voit des barricades lancées aux forces de l’ordre, des bennes à ordures incendiés, des fourgons de police attaqués par une foule en colère, des routes bloquées pendant plusieurs heures. Face aux dérapages des manifestants, la police a dû réagir sévèrement.
La violence a gagné toute la Catalogne, notamment Barcelone, la capitale. Selon la presse, une trentaine de manifestants ont été interpellés et une centaine d’entre eux ont été blessés. Ce mardi, la presse a fait savoir qu’un manifestant avait perdu un œil et un autre un testicule.
« Cellule de crise à Madrid »
Face à cette situation qui a fait réagir la droite espagnole et notamment l’extrême-droite, le gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sanchez refuse catégoriquement d’envenimer un climat social déjà délétère. Ce mercredi, le gouvernement espagnol a écarté l’idée d’appliquer l’article 155 et la Loi de Sécurité Nationale qui permettraient de destituer le gouvernement catalan. Toutefois, le chef du gouvernement espagnol a convoqué les trois leaders de l’opposition : Pablo Casado du Parti Populaire, Pablo Iglesias de Podemos et Albert Rivera de Ciudadanos afin de trouver une issue à la crise.
Ce mercredi, Pedro Sanchez a fermement condamné la violence qui sévit en Catalogne. De son côté, le gouvernement catalan continue de jouer un double jeu, appelant les catalans à sortir pour protester contre la décision de la justice espagnole et en même déployant les forces de l’ordre pour les punir sévèrement. Cette contradiction risque de coûter très cher aux dirigeants séparatistes car les mouvements radicaux exigent la destitution du ministre de l’Intérieur catalan, Miquel Buch.