La Cour Suprême espagnole a autorisé ce mardi 24 septembre l’exhumation de Franco dont les restes sont enterrés à Valle de Los Caidos depuis sa mort en 1975. Une victoire symbolique pour les familles des victimes du franquisme mais aussi pour le gouvernement socialiste espagnol qui doit affronter l’opposition dans les urnes le 10 novembre 2019
L’Espagne vient de tourner une page douloureuse de son Histoire. Ce mardi, la Cour Suprême s’est prononcée sur un sujet très sensible qui divise le pays depuis plus de 40 ans : l’exhumation du corps de l’ex dictateur, Franco. Ce mardi, six magistrats de la Cour Suprême ont en effet approuvé le projet du gouvernement de gauche de transférer les restes du dictateur vers le cimetière El Pardo, loin de la capitale espagnole.
Dans la presse espagnole, on note que la volonté de la famille Franco de voir le corps de l’ex dictateur enterrer à la cathédrale de La Almudena a été rejetée par la Cour Suprême. Face à la crise politique qui secoue le pays, le gouvernement de gauche dirigé par Pedro Sanchez veut aller vite et procéder à l’exhumation du corps du dictateur avant les élections législatives du 10 novembre.
Une victoire politique pour le gouvernement qui voyait dans l’exhumation de Franco un moyen de réconcilier enfin le pays toujours divisé entre gauche républicaine et droite monarchiste. Cependant, des obstacles risquent de ralentir le processus car la famille du dictateur a décidé de porter plainte contre le gouvernement auprès du Tribunal Constitutionnel.
« Nous avons symboliquement fermé le cercle démocratique »
En tout cas, ce mardi, après la décision du Tribunal Suprême, le premier ministre espagnol en déplacement à l’ONU s’est félicité d’une décision historique. « Aucun ennemi de la démocratie ne mérite un lieu de culte, ni un respect constitutionnel. Aujourd’hui, en ce 24 septembre 2019, une annonce très importante a été faite. Nous avons symboliquement fermé le cercle démocratique, enfin le Tribunal Suprême espagnol vient d’autoriser l’exhumation du dictateur Franco du mausolée public où il était enterré avec les honneurs de l’Etat », s’est félicité Pedro Sanchez.
Et d’ajouter : « aujourd’hui, en ce 24 septembre, nous fermons un chapitre obscure de notre histoire et nous commençons les travaux pour sortir les restes du dictateur d’où ils reposent immortellement depuis déjà un bon moment ». Dans la presse espagnole, on annonce déjà que le gouvernement socialiste au pouvoir a ainsi décidé de décréter le 31 octobre de jour férié en mémoire aux victimes du franquisme.