Jamaica Jamaica : à Paris, une exposition vous plonge au cœur de la musique jamaïcaine

La Jamaïque ? Instinctivement l’image de Bob Marley nous vient en tête. Et à raison, car ce jamaïcain du ghetto de Trenchtown à Kingston reste à ce jour le musicien ayant le plus œuvré à faire connaitre le reggae à l’international. Pourtant, la Jamaïque est la nation emblème de bien plus que le reggae et du mouvement rastafari. C’est ce que s’applique à démontrer la nouvelle exposition de la Philharmonie de Paris Jamaica Jamaica : de Marley aux deejays qui met la culture Jamaïcaine à l’honneur du 04 Avril au 13 Août 2017.

De l’Héritage au remix

Jamaica Jamaica s’articule autour de plusieurs thèmes principaux, passant par les racines de la culture jamaïcaine et son contexte social et politique pour mieux se traduire en musique. Ska, mento, burru, revival, sound system, reggae, dub et rocksteady : tous prennent racines en Jamaïque, cette petite île caribéenne à peine plus grande que la Corse.

Une frise chronologique nous aide à poser les bases historiques de l’île Xamayca, peuplée par les Arawaks jusqu’à l’arrivée des colons puis durement marquée par l’esclavagisme. C’est à la fin des années 1940 que le spiritisme et la culture jamaïcaine trouve sa voix sous forme de musique.

La musique Jamaïcaine, forte de son succès mondial inspire de nombreuses musiques urbaines telles que le rap ou le hip-hop. De plus, les premiers DJs américains des années 1980 étaient en fait originaires de Jamaïque. De quoi faire perpétrer à l’infini l’héritage jamaïcain. 

img_1876_01Bob Marley, Reggae Icons (Dennis Brown, Sugar Minott, Bob Marley), Luciano © Danny Coxson

 

Studio One, Marley et ses trésors

Bob Marley et les Wailers, Marcus Garvey, King Tubby, Hailé Sélassié, la Alpha Boys School ou Lee Perry, autant de noms symbolisant l’émancipation de la musique jamaïcaine sous toutes ses formes. C’est dans la reconstitution à l’identique de l’iconique Studio One qui a lancé la carrière d’une centaine d’artistes jamaïcains de Bob Marley à Alton Ellis en passant par Ras Michael ou Burning Spear que l’on s’imprègne véritablement de l’ambiance.

Salle par salle, on y découvre de nombreuses pochettes vinyles d’époque ainsi que trois guitares ayant appartenues à Bob Marley, des extraits de films rares empruntés à des collectionneurs, le t-shirt de Jimmy Cliff dans le film The Harder They Come, la console de mixage et le sound system de King Tubby. La pièce maitresse est peut-être la fameuse guitare-fusil mitrailleur en forme de M16 de Peter Tosh, qui en plus de son histoire nous intrigue de par sa forme inhabituelle.

L’originalité de cette exposition tient aussi au fait qu’elle fut pensée pour « inviter les Jamaïcains à présenter eux-mêmes leurs musiques et leurs œuvres ». Sébastien Carayol, commissaire d’exposition, a ainsi fait appel à l’artiste de rue Danny Coxson pour peindre les icônes de la musique jamaïcaine

Les amoureux du reggae ou du dub peuvent également assister tous les vendredis soirs de 19h à 21h aux séances DJ sets où de nombreux artistes se mettent en scène sur le sound system Dub It Yourself.

En attendant l’exposition, branchez-vous sur la radio officielle