Le président turc, Tayyip Erdogan, a annoncé qu’il déploiera l’armée turque en janvier 2020 en Libye pour soutenir le gouvernement de Tripoli que l’Occident veut faire tomber par tous les moyens
La Turquie bousille les stratégies de la France et des Etats-Unis en Libye. En effet, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé ce jeudi 26 décembre que l’armée turque sera déployée en Libye pour lutter contre le terrorisme et surtout rendre la souveraineté de ce pays au peuple.
D’après l’agence de presse Reuters l’idée de déployer des soldats turcs sur le sol libyen n’est pas une décision unilatérale prise par le seul Erdogan. Elle a été voulue par le gouvernement libyen de Tripoli qui fait face depuis plusieurs mois à une forte offensive militaire des hommes de Khalifa Haftar, seigneur de guerre soutenu par les Etats-Unis, la France et les pays du Golfe.
Pour le président turc, il est obligatoire de soutenir le gouvernement légitime reconnu par l’ONU et que l’Occident veut faire tomber par tous les moyens. « Nous nous sommes levés contre un général putschiste qui se dresse contre le gouvernement légitime depuis le début. Nous avons fourni, nous fournissons et nous fournirons toute sorte d’aide au gouvernement de Tripoli dans sa lutte contre un gouvernement putschiste soutenu par plusieurs pays européens et arabes », a martelé Erdogan.
Face à la presse, le président turc a assené ces quatre vérités aux dirigeants occidentaux. « Ils sont en train de soutenir un seigneur de guerre. Nous acceptons une invitation de la part d’un gouvernement légitime. Voilà notre différence. Souvenez-vous, ils ont soutenu un putschiste en Egypte contre un gouvernement légitime. Par la grâce de Dieu, nous n’acceptons pas que ces mêmes positions sans principe se répètent, c’est toujours le même ennemi contre la démocratie et l’Etat de droit », ajoute-t-il.
L’annonce d’un déploiement militaire turc en Libye risque de compromettre les projets de l’Occident qui s’est toujours appuyé sur Khalifa Haftar, ex général de l’armée et ex agent de la CIA qui a déposé ses valises en Libye en 2011 après plusieurs années d’exil aux Etats-Unis suite à une tentative avortée de coup d’Etat contre Mouammar Kadhafi.
Haftar a été chargé de faire tomber le gouvernement de Tripoli dirigé par Sirraj Al-Fayez, gouvernement reconnu par l’ONU. Cependant, il peine à atteindre son objectif et commence déjà à susciter la colère de ses collaborateurs. C’est ainsi que Lecourrier-du-soir.com a appris en juillet dernier que les pays du Golfe sont en train de préparer un certain Aref Al-Nayed pour lui succéder. L’Occident et le Golfe, pour une raison inconnue, veulent à tout prix que le gouvernement de Tripoli tombe et une intervention militaire turque risque de faire capoter leur projet.