Je ne sais pas si Lilian Thuram est une chance pour la France. Mais, une chose est sûre : il est devenu une grande chance pour les racialistes. Depuis qu’il s’est retiré du foot, l’ex champion du monde s’est fait connaître dans sa lutte très engagée contre le racisme et la discrimination, notamment dans le milieu du sport.
Il y a quelques jours, réagissant aux insultes racistes dont sont souvent victimes les joueurs Noirs en Italie, Lilian Thuram disait ceci : « il est nécessaire d’avoir le courage de dire que les Blancs pensent être supérieurs et qu’ils croient l’être. C’est quelque chose qui dure malheureusement depuis des siècles ».
Les propos de Thuram tenus lors d’une interview accordée au média italien, Corrriere delle Sport, ont immédiatement fait le tour de la toile, au point de faire réagir d’importantes personnalités politiques d’extrême-droite. Alors qu’on pensait que la polémique s’était calmée, elle a repris de plus belle à la suite d’une déclaration incendiaire du commentateur foot Pierre Ménès.
En effet, invité sur CNews, Pierre Ménès a surpris plus d’un. « Le problème en France, en tout cas dans le foot, c’est le racisme anti-blanc. J’invite les gens à prendre leurs voitures et faire le tour des matches en région parisienne le week-end, allez voir ces matches et comptez les Blancs sur le terrain », a-t-il déclaré.
Il n’a fallu que quelques heures après les déclarations de Ménès pour que le Hashtag #RacismeAntiBlanc soit trending topic sur Twitter. Le débat est d’autant plus houleux qu’il oppose deux experts du foot, l’un Noir (Thuram) et l’autre Blanc (Ménès), un cocktail explosif, mais du pain béni pour ces milliers de racistes qui ont fait du racisme un sujet de prédilection, soit pour se faire un nom, soit pour se soulager (en déversant leur haine viscérale sur les autres races) ou soit inverser les rôles avec l’objectif de nous attirer dans un piège qui consiste à vouloir à tout prix nous convaincre que les Blancs racistes d’hier sont devenus les victimes d’aujourd’hui.
Autrement dit, leur mission principale consiste à pervertir l’Histoire et à nous pousser à croire que le Blanc qui a envahi des terres, massacré des peuples tout au long de l’Histoire (en Afrique, en Amérique du Nord ou du Sud, au Moyen-Orient…) risque de subir le même sort dans son propre pays si rien n’est fait. Cette manœuvre purement politique orchestrée par les extrémistes radicaux ne peut prospérer.
Nier l’existence du racisme anti-Blanc, à mon avis, relève de la mauvaise foi. Il y a effectivement du raciste anti-Blanc dans ce pays qu’il faut condamner fermement de la même manière que l’on condamnerait le racisme anti-Noir ou anti-Arabe ou l’Islamophobie. Le véritable enjeu est d’empêcher par tous les moyens que le racisme anti-Blanc (tout comme le racisme anti-Noir ou anti-Arabe) serve une idéologie plutôt qu’une cause.
Les propos de Thuram ne sont absolument pas choquants. L’ex joueur de football ne fait que dire tout haut ce que beaucoup disent tout bas. Dans des sociétés occidentales très avancées sur le plan culturel, il est inadmissible qu’au 21ème siècle, des joueurs noirs soient assimilés à des singes et qu’on leur lance des peaux de bananes dans des stades. Aucun joueur blanc n’a droit à un tel traitement dans un terrain de foot en Afrique et la Coupe du Monde de 2010 en Afrique l’a confirmé.
Si ces dernières décennies, des supporters blancs ont eu le courage d’agir de la sorte, c’est qu’en réalité, ils trouvent cette attitude abjecte tout à fait normale. En conséquence, ils confirment Lilian Thuram dans ses propos qu’au fond, ces supporters blancs se croient supérieurs au Noirs.
« Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures », disait, sans gêne, Jules Ferry en 1885. A partir de ce discours, on peut déduire que ce grand homme politique de gauche du 19ème siècle est un pur adepte de la suprématie de la race blanche. Condamner les propos racistes et racialistes de Ferry voudrait-il dire que je mets tous les Blancs dans le même panier ? Ou que tous les Blancs pensent exactement comme lui ? Absolument pas.
Donc, traiter Lilian Thuram de raciste pour avoir osé dire la vérité n’est qu’une manœuvre purement politique d’une certaine extrême-droite française qui, dans sa lutte contre l’immigration en France, joue sur la peur pour arriver à ses fins. Depuis plusieurs décennies, l’extrême-droite européenne surfe ce racisme anti-Blanc (dont je ne conteste pas l’existence) pour attirer de plus en plus de fidèles dans ses rangs.
Sauf que pour l’heure, toute tentative de jouer sur la peur des Français ou de la population européenne blanche est vouée à l’échec. Car, qu’on le veuille ou pas, un Blanc vivant en Occident ne subit pas le quart (de racisme) de ce que subit un Noir, un Arabe ou un Métisse au moment de trouver un emploi, au moment de se faire contrôler par la police ou au moment de chercher un logement.
En Occident, le système (économique ou politique) est encore totalement entre les mains des Blancs et pour cette raison particulière, toute comparaison du sort d’un Blanc en France ou en Occident à celui d’un Noir ou d’un Arabe sur le même continent relève de la pure chimère. Des Blancs sont-ils victimes de racisme dans leurs propres pays ? Oui, c’est bien possible. Mais le sont-ils dans les mêmes proportions que les non-Bancs pour ne pas dire les Noirs, les Arabes ou autres ? Je ne le pense pas.
Que tout d’un coup, le sujet du racisme anti-Blanc fasse la une des médias ou qu’il fasse le tour des réseaux sociaux (Twitter, Facebook ou autres) me paraît assez suspect. Il semblerait qu’un agenda soit mis en marche pour accélérer la guerre civile en France. On en saura quelque chose dans un futur proche.
Il faut certes condamner fermement ce type de racisme bien présent dans certains quartiers de France où il faut oser le dire, des Blancs se font parfois insulter en raison de leur couleur de peau ou en raison de leur appartenance ethnique. Toutefois, la logique voudrait qu’on évite d’offrir à celles et ceux qui veulent précipiter une guerre civile en France une aubaine pour recruter de plus en plus de fidèles dans leur aventure périlleuse.
La confrontation (pour l’instant) verbale entre musulmans et non musulmans en France est déjà très lourde à supporter. Si à cela s’ajoute une confrontation raciale, nous risquons de subir le même sort que l’Amérique des années 30, 40 ou 50, ce qui serait la destruction totale de la France. Et cette France que nous aimons tous ne mérite pas une telle tragédie.
Les temps sont certes durs et le vivre-ensemble, tant prôné par nos élites, est devenu si fragile que certains pensent que seule une partition ou une guerre civile est la solution. Ceux qui défendent ces deux solutions suicidaires sont les ennemis de la France, les seuls qui, ces dernières années, ont réussi à instaurer un climat de haine et de méfiance entre Français avec l’objectif final de mettre ce pays à genoux.