Scandale en France : la société Office Depot a été suicidée par un fonds vautour avec la complicité de l’Etat

La société Office Depot, spécialisée dans les fournitures de bureau, a annoncé ce 5 février son placement en redressement judiciaire en raison des conséquences très sévères de la crise sanitaire sur ses activités. Mais, chez les syndicalistes de l’entreprise qui compte 1 750 salariés, cet argument ne passe pas. Ces derniers estiment qu’un fonds vautour a suicidé l’entreprise et que le gouvernement, qui était bien au courant, n’a rien fait pour l’éviter 

En pleine crise financière et au moment où la vague de faillites se fait sentir, un nouveau scandale risque de fragiliser l’Etat. Il s’agit cette fois-ci de l’Affaire Office Dépôt, placé en redressement judiciaire afin de faire face aux conséquences drastiques de la pandémie à Coronavirus qui n’a épargné aucune entreprise.

L’entreprise avait annoncé l’information dans un communiqué de presse. « À l’issue d’une audience au Tribunal de commerce de Lille-Métropole et à la demande de l’entreprise, la société Office Depot France annonce avoir été placée en redressement judiciaire afin de faire face aux difficultés majeures liées notamment à la crise Covid-19 qui a directement impacté le plan de transformation initié par la nouvelle direction à son arrivée en mars 2019 », pouvait-on lire.

Pour l’entreprise, il n’y a aucun doute que la crise est passée par là. Pourtant, cet argument est loin de convaincre les syndicalistes qui estiment qu’Office Depot été suicidé par un fonds vauour du nom d’Aurelius qui a mis la main sur les activités de l’entreprise en 2017 pour un euro symbolique.

« Le Covid est passé par là, mais il n’est pas la cause du redressement judiciaire. On est entre les mains d’un actionnaire qui n’est pas novice pour assécher la trésorerie. C’est le business modèle d’Aurelius. Ils gagnent de l’argent et assèchent la trésorerie. Il y a eu des négociations pour un rachat avant le redressement judiciaire, mais Aurelius change d’avis tous les jours », estime à l’AFP Sébastien Fournier, secrétaire UNSA du comité social et économique central de l’entreprise.

Ce dernier met en cause directement le gouvernement français dans la crise qui secoue Office Depot. « Le gouvernement a le dossier entre les mains depuis deux ans. Ils ont reconnu qu’Aurelius était un fonds vautour qui a suicidé l’entreprise mais ils n’ont rien fait », dénonce-t-il, soulignant que les activités de l’entreprise ne sont pas aussi mauvaises que cela. « Pourtant, le marché, les clients existent et il n’y a aucune raison opérationnelle de se retrouver en difficulté », martèle Fournier.

L’amertume semble avoir dépassé les syndicalistes. Sur les réseaux sociaux, certains ne comprennent pas une telle décision compte tenu des bons chiffres enregistrés par l’entreprise en 2020. « Franchement, quand je vois qu’Office Depot est placé en redressement judiciaire et que les gars invoquent le Covid-19 alors que 2020 a dû être la meilleure année depuis 20 ans dans la vente de fournitures de bureaux de tout genre, je me dis que certains patron ont vraiment mal géré », s’agace l’internaute Roger K.

Une plainte a été déposée pour abus de biens sociaux.