Afrique : pour oublier l’humiliation coloniale française, le Niger va changer son hymne national

Le Niger envisage, dans un futur proche, de changer l’hymne national de son pays 60 ans après avoir obtenu son indépendance de la France

Le Niger se dit prêt à changer son hymne national pour « mieux galvaniser son peuple afin de toucher sa fibre patriotique ». C’est en tout cas ce qu’a fait savoir Assoumana Malam Issa, ministre nigérien de la reconnaissance culturelle dans une allocution à la télévision nationale.

« Il y a des parties de l’hymne qui font à l’unanimité l’objet de critiques. Il faut trouver un hymne qui puisse galvaniser la population, être pour nous une sorte de cri de guerre pour toucher notre fibre patriotique », a-t-il expliqué. Le passage qui dérange de nombreux nigériens dans l’hymne est la partie qui indique : « soyons fiers et reconnaissants ».

« Le terme ‘reconnaissant’ dérange »

En effet, pour beaucoup, l’usage du terme « reconnaissants » fait allusion à la France après 60 ans d’indépendance. Ce jeudi, à la suite d’une rencontre avec le président de la République, Issoufou Mahamadou, le comité national chargé de réfléchir sur l’hymne national dit avoir fait le point avec le chef de l’Etat sur le changement d’un hymne qui « ne répond plus à la vision et aux aspirations du peuple nigérien ». Le comité communiquera ses résultats dans un délai raisonnable.

Rappelons que le Niger n’est pas le seul pays d’Afrique à vouloir changer son hymne national. Le Sénégal aussi. En effet, en 2000, après son accession à la tête du pays, Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, avait également décidé d’imposer son hymne avant d’y renoncer. Et en mars 2018, Idrissa Seck, opposant et ex premier ministre sénégalais, avait abondé dans le même sens.

« Je propose la République sénégalaise à la République du Sénégal. Je propose de changer l’hymne national et même un hymne à l’Afrique. (…) Qu’est-ce que je souhaite que nous fassions ? Je ne réinvite pas l’eau chaude. Je veux que les chaînes aussi bien mentales que physiques soient brisées, que nous soyons libres et indépendants », disait Seck dans une interview accordée au Groupe Futur Média.