Depuis quelques heures, les médias en France nous mettent en garde contre la hausse exponentielle de cas de Covid dû au nouveau variant Eris qui serait à l’origine de la hausse des hospitalisations. Pourtant, dans une interview accordée à Ouest France ce 09 août et lue par Lecourrier-du-soir.com, Étienne Simon-Lorière, responsable du Centre national de référence des virus respiratoires nous rassure que ce variant ne représente, pour l’heure, aucun danger particulier
Lecourrier-du-soir.com vous invite à lire l’interview dans son intégralité
Excellente lecture
Qu’est-ce que ce variant EG.5 surnommé Eris ?
Il fait partie de la grande famille des sous lignages d’Omicron, plus précisément des sous-lignages XBB dominants depuis des mois. Il ne présente pas de grosses différences avec ceux que l’on connaît. Deux mutations (une pour le EG.5 et deux pour le sous-lignage EG.5.1) sur la protéine spike seulement, dont une qui lui permet d’échapper un peu plus aux anticorps.
Pas de signes de virulence particulière ?
Il n’y a aucun indicateur inquiétant en termes de symptômes ou de virulence. Il n’y a pas de saut évolutif comme on en a connu par le passé, avant l’hégémonie du variant Omicron.
EG.5 est-il à l’origine de la recrudescence actuelle des cas de Covid-19 ?
On est, aujourd’hui, bien en peine pour dire ce qui est lié au variant ou au cycle du virus qui n’est pas encore bien calé sur l’hiver. On voit des sursauts, en phase avec des rassemblements, mais on n’est pas du tout dans la situation des années précédentes. Il faudra suivre ce qui se passera à la rentrée.
Une vaccination à l’automne restera utile pour les personnes vulnérables ?
Absolument. La persistance d’une protection contre les formes sévères est un sujet très discuté actuellement. Sur les formes sévères, elle semble assez solide, mais on voit bien qu’elle ne l’est pas contre l’infection. Les personnes vulnérables, qui ont un système immunitaire moins efficace, auront intérêt à la vaccination.
Ce sous-lignage va-t-il devenir dominant ?
Il se développe en France, aux États-Unis, en Grande-Bretagne… mais on a des sous-variants en progression différents dans d’autres parties du monde (selon l’OMS, il est présent dans 51 pays et représente 17 % des séquences étudiées fin juillet contre 7,6 % fin juin )
Un sous-variant d’Omicron peut-il devenir problématique ?
À 99 %, il n’y a aucune raison de le penser. Un variant préoccupant pourrait être transmis par une autre espèce ou se développer chez une personne immunodéprimée, mais le risque est maintenant faible. Omicron est très transmissible. S’il semble moins virulent, c’est surtout parce que la population a été vaccinée ou exposée à un variant précédent. Si la pandémie avait démarré avec Omicron, cela aurait été effroyable.