Crise en Catalogne : en guerre contre le Tribunal Européen, les espagnols prêts à quitter l’Europe

L’extrême-droite espagnole demande la sortie de l’Espagne de l’Union Européenne après l’annonce du Tribunal Européen de ce jeudi exigeant de la justice espagnole qu’elle libère sans délai le leader indépendantiste catalan, Oriol Junqueras, en raison de son immunité en tant qu’eurodéputé

L’extrême-droite espagnole ne veut plus entendre parler de l’Union Européenne. En effet, tout a commencé ce jeudi 19 décembre suite à une décision prise par le Tribunal de Justice de l’Union Européenne (TJUE) exigeant de la justice espagnole qu’elle libère l’indépendantiste Oriol Junqueras en raison de son immunité en tant que eurodéputé. Selon le Tribunal Européen, il n’y aucune raison que Junqueras reste en prison.

« La justice arrive tard, mais elle arrive »

La décision a été accueillie comme une énorme victoire par les indépendantistes, notamment le parti ERC dont Junqueras est le chef de file. A l’annonce de cette décision, le parti a immédiatement convoqué une conférence de presse pour livrer son opinion sur une décision qui marque une étape sans précédent dans la guerre qui oppose la justice espagnole aux séparatistes.

« La justice arrive tard, mais elle arrive et elle arrive depuis l’Europe. Ce qui s’est pas passé aujourd’hui est une victoire historique, une victoire historique d’Oriol Junqueras, une victoire historique de ses électeurs mais aussi une victoire de l’ensemble des citoyens européens », s’est félicité Père Aragonés, vice-président du gouvernement catalan.

« Puigdemont bientôt de retour au parlement européen »

Quelques heures plus tard, le Tribunal Européen assène un autre coup de massue à la justice espagnole, en levant l’interdiction d’accéder à son édifice à Carles Puigdemont, ex président de la Catalogne en exil en Belgique et à son ex ministre, Toni Comin. Puigdemont ne cache pas sa satisfaction et parle d’une « grande victoire pour l’Europe ».

Humilié, le Tribunal Suprême espagnol refuse catégoriquement de libérer l’indépendantiste Oriol Junqueras, en détention depuis 2017. Toutefois, le Tribunal Suprême étudie la possibilité de retirer tous les mandats d’arrêt qu’il avait lancé en 2017 contre les dirigeants indépendantistes en exil à l’étranger et qui n’ont, d’ailleurs, jamais été extradés.

« Une attaque conte la souveraineté de l’Espagne »

Si du côté des indépendantistes, on célèbre une grande victoire. A droite, notamment chez les partisans de Vox, (le parti d’extrême-droite espagnole) l’humiliation est sans précédent. L’Europe est devenue l’ennemi numéro 1 de l’Espagne et qu’il convient de la combattre par tous les moyens.

En conférence de presse, le parti Vox a dénoncé une attaque contre la souveraineté de l’Espagne. « Au fond, c’est une attaque, c’est une attaque contre notre souveraineté, contre notre justice et c’est une démonstration de plus du manque de loyauté des institutions européennes à des membres très importants comme l’Espagne », a dénoncé Ivan de Espinosa.

« Les radicaux espagnols demandent la sortie de l’Espagne de l’UE »

En pleine crise avec l’Europe sur l’immunité de Junqueras, les partisans d’Extrême-droite ne décolèrent pas. Ce jeudi soir, sur les réseaux sociaux, ils ont déversé leur haine à l’Union Européenne dans un hashtag « SpainExit ». « Désormais, beaucoup d’entre nous ne se sentent plus Européens car l’Europe est un abri pour les nazis catalans, des putschistes et des terroristes d’ETA. L’Europe, tu nous as déçus », peut-on lire dans le twitte de l’internaute Jacobo Biosca.

Un autre internaute du nom de Jésus Muñoz a été plus radical dans sa guerre contre l’Europe. Dans un twitte posté ce vendredi, il demande aux concitoyens espagnols de boycotter tous les produits en provenance de la zone euro pour ne consommer que des produits en provenance de la Chine.