Edouard Philippe au JDD : « certains ont choisi une opposition radicale et stérile » à Macron

Edouard Philippe, premier ministre d’Emmanuel Macron, a accordé une interview exclusive au JDD ce dimanche 21 mai. Le premier ministre a abordé plusieurs sujets dont les législatives et la volonté de recomposer son gouvernement avec des personnalités de gauche et de droite

Moins d’une semaine après avoir été nommé Premier ministre de la France, Edouard Philippe a accordé une interview exclusive au JDD publié sur le site du média ce dimanche. Le premier ministre d’Emmanuel Macron a tenu à répondre à de nombreuses questions dont les législatives qui se tiendront dans moins d’un mois.

Sur la question de savoir quelles sont ses priorités ces prochaines semaines, il répondra : « D’abord, organiser le travail gouvernemental. Cette équipe nouvelle, constituée de talents qui viennent d’horizons différents, doit avancer au service des Français et dans l’esprit défini par le président de la République ».

« Il y a une volonté d’organiser la communication »

Le premier ministre d’Emmanuel Macron mesure l’ampleur de la lourde tâche qui lui est confiée. Il entend ainsi faire de la collégialité, de l’efficacité, de la loyauté et de l’exemplarité les grandes lignes de son gouvernement. « Emmanuel Macron a une vision très claire de ce que doit être le comportement d’un ministre sous la Vème république. Moi aussi », soutient-t-il.

Interrogé sur la communication du gouvernement qui a été décriée par de nombreux journalistes ces derniers jours, Edouard Philippe dira : « il y a une volonté d’organiser la communication, de ne pas nourrir un bavardage permanent. Dans la phase préparatoire d’un projet, personne n’a vocation à exposer sur la place publique des positions qui ne sont pas arbitrées ».

« Le premier ministre doit avoir la confiance du chef de l’Etat et de la majorité » 

Dans son interview, Edouard Philippe a tenu à répondre à une question délicate de savoir si le fait de ne pas obtenir une majorité aux prochaines législatives ne risque pas de remettre en cause ses fonctions. Sur ce, il rétorque : « j’ai parfaitement conscience que le premier ministre doit avoir à la fois la confiance du chef de l’Etat et le soutien de la majorité ».

Le premier ministre a tenu à clarifier que s’il a accepté le poste, c’est qu’il est en accord avec la philosophie et l’ambition du président de la République. Edouard Philippe dit avoir été frappé par la diversité des parcours autour de la table du Conseil des ministres. « C’est inédit et c’est passionnant de tenter quelque chose qui n’a jamais été tenté », précise-t-il, tout en espérant que les Français donneront une majorité à Emmanuel Macron.

« D’autres ont choisi une opposition radicale et stérile. C’est leur choix »

Le nouveau premier ministre français s’est aussi prononcé sur les deux partis (PS et LR) qui ont dirigé la France ces dernières années. Il dira : « les deux partis qui géraient alternativement la France ont été éliminés dès le premier tour de la présidentielle. La désaffection des Français à leur égard est considérable. Le système partisan français était dans une impasse ».

Sur la question de savoir s’il appellera à voter contre les LR, il dira : « J’ai, au sein des LR, des amitiés très fortes. Au sein de ce parti, certains souhaitent que le président et le gouvernement réussissent pour que la France aille mieux dans cinq ans qu’aujourd’hui. D’autres ont choisi une opposition radicale et stérile. C’est leur choix. Mon objectif est de donner une majorité au chef de l’Etat ».

« Arrêtons de faire peur aux Français »

Dans son interview, Edouard Philippe a tenu à s’expliquer sur son revirement après avoir pourtant critiqué le programme d’Emmanuel Macron. Il reconnaît qu’il y a beaucoup de ressemblance entre le programme de Macron et d’Alain Juppé, dont il est très proche. « Je constate une proximité évidente », assure-t-il.

Le premier ministre s’est aussi exprimé sur des sujets polico-économiques. Sur la question de savoir s’il fera un geste pour les retraités qui s’inquiètent de la hausse du CSG, il dira : « arrêtons de faire peur aux Français : une large partie des retraités n’est pas concernée par cette mesure. Pour le reste, je sais combien le Président est attentif aux inquiétudes formulées par les Français ».

« Il est urgent de baisser le niveau de tension sur ce sujet »

Parlant de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, il demande que le niveau de tension soit baissé sur ce sujet. « Il est urgent de baisser le niveau de tension sur ce sujet. La médiation va nous y aider. Elle durera six mois. Nicolas Hulot et moi souhaitons que toutes les options soient sur la table. Puis viendra le temps de la décision et de sa mise en œuvre ».

Sur la réforme du code du travail qui sera un de ses chantiers majeurs, le premier ministre s’explique : « c’est une réforme majeure. Une bonne réforme est une réforme bien pensée, bien discutée, puis bien exécutée. La réforme du code du travail a été bien pensée. Nous allons désormais la discuter pour l’enrichir et l’expliquer (…) ». Edouard Philippe s’engage à dialoguer avec les syndicats.

Pour lire l’interview exclusive, cliquez ici : JDD