Evasion fiscale et vol des ressources naturelles : l’Afrique a perdu 836 milliards de dollars en 15 ans

Un rapport publié par l’ONU ce 28 septembre 2020 évalue à 836 milliards de dollars le montant perdu par l’Afrique en 15 ans en raison des évasions fiscales et du pillage des ressources naturelles du continent 

« Juguler les flux de transfert d’argent sale afin d’assurer le développement durable du continent », tel est le titre d’un rapport de 248 pages rendu public ce 28 septembre par l’Agence de Commerce et de Développement des Nations-Unies sur la question de la circulation des flux d’argent sale à destination et en provenance d’Afrique.

D’après les Nations-Unies, ces transferts atteignent pratiquement le montant des aides financières annuelles venues de l’étranger qui sont allouées à l’Afrique et estimées à 54 milliards de dollars. Le rapport note que ce montant a été injecté dans l’économie africaine entre 2013 et 2015.

« Le pillage des ressources naturelles tuent l’Afrique »

Dans le rapport, les chiffres avancés sont impressionnants. En effet, d’après l’ONU, de 2000 à 2015, la fuite des capitaux en provenance d’Afrique est estimée à 836 milliards de dollars. Et l’ONU souligne un détail non moins important qui est le pillage des ressources naturelles du continent. Ainsi, sur les 40 milliards de dollars de flux de transfert d’argent illicite, 77% vise l’or, 12% vise le diamant et 6% le platine.

L’ONU n’a pas, non plus, oublié de mentionner l’évasion fiscale qui représente une sérieuse menace à tout projet de développement du continent africain. Ainsi, le rapport révèle que rien que pour l’année 2014, le continent a perdu 9,6 milliards de dollars dû à l’évasion fiscale.

Dans son rapport, l’ONU préconise des solutions en appelant à une coopération fiscale sur le plan international. « La communauté internationale devrait consacrer plus de ressources pour faire face aux flux d’argent illégal en renforçant les institutions fiscales dans les pays en voie de développement », indique le rapport.

Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Rapport ONU