Evo Morales, ex président de la Bolivie, en exil au Mexique, a révélé à la presse comment les Etats-Unis ont voulu le piéger pour l’emmener à Guantánamo Bay
Quelques jours après avoir fui la Bolivie, Evo Morales, ex président déchu, livre des secrets à la presse. En exil au Mexique, l’ancien chef d’Etat qui avait pourtant remporté les dernières élections présidentielles dans son pays, accuse les Etats-Unis d’avoir orchestré le coup d’Etat contre son régime.
Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, Evo Morales a expliqué comment, quelques heures avant sa chute, les Etats-Unis ont voulu le piéger pour l’emmener à la prison de Guantánamo. « Les Etats-Unis ont appelé le ministère des Affaires étrangères pour dépêcher un avion et nous envoyer où nous voudrions. Ça m’a surpris. (…) J’étais sûr que c’était pour nous emmener à Guantánamo », a-t-il raconté.
« Des risques de guerre civile en Bolivie »
Depuis son exil au Mexique, Evo Morales ne cesse de s’inquiéter sur le sort de ses compatriotes indigènes qui vivent sous la peur et la répression des hommes de Luis Fernando Camacho, nouvel homme fort du pays. Depuis son compte Twitter, il réagit de manière très intense sur la situation politique actuelle de la Bolivie.
« Tandis que le bas peuple appelle à la paix et au dialogue, le régime de facto de Camacho, Mesa et Añez, réprime avec des chars de combats et des balles. Depuis son auto-élection, il a déjà fait 24 morts, hier, 12 dans la localité de Sacaba. Tous des frères indigènes. C’est cela la vraie dictature qui massacre sans clémence », a-t-il réagi ce dimanche.
Face aux émeutes qui secouent le pays, l’ex président bolivien n’écarte plus les risques d’une guerre civile. Depuis le départ de Morales, le pays vit une crise sociale sans précédent qui pourrait déboucher sur une véritable crise économique. En effet, le média bolivien, LaRazon, a annoncé la hausse des prix des produits alimentaires et une crise alimentaire frappe déjà une partie du pays. A cela, s’ajoute les attaques xénophobes qui visent les étrangers. Le même média nous a informés que 226 collaborateurs cubains ont fui le pays.