Gros scandale : humilié en Afrique, Macron demande que les artistes du Niger, Burkina et Mali ne soient plus invités

French President Emmanuel Macron (L) listens to Cameroonian curator Koyo Kouoh (R) during an Africa-France 2021 Summit in Montpellier, southern France, on October 8, 2021. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

A la guerre comme à la guerre. Tel semble être le nouveau slogan de guerre du gouvernement français vis-à-vis de ses ex colonies africaines qui, ces dernières années, lui donnent du fil à retordre. Et pour leur faire face, l’Etat n’hésite plus à réduire au silence les artistes en provenance de trois pays africains qu’il considère désormais comme persona non grata.

C’est en tout cas la révélation faite ce 14 septembre par le journal Le Monde. « Un courrier des directions générales des affaires culturelles (DRAC) demande l’arrêt immédiat de tout projet de coopération avec les ressortissants de ces trois pays (Mali, Niger et Burkina Faso) », révèle la source.

Dans le message cconsulté par le média français, les mesures préconisées sont radicales comme on peut le lire : « tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception. Tous les soutiens financiers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associations par exemple. De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. A compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce jusqu’à nouvel ordre ».

Mais, comme l’on pouvait s’y attendre, la décision a déclenché une onde de choc dans le milieu artistique français où les réactions ont été légion. « Nous n’avons jamais connu d’injonction de la sorte. La philosophie de la France vis-à-vis d’artistes vivant dans des pays avec lesquels elle est en conflit a toujours été de continuer à les inviter, sans jamais rompre le dialogue. Ces créateurs sont déjà empêchés de travailler par leurs propres gouvernants. Si nous en rajoutons une couche, ce sera pour leur viabilité mais aussi pour l’image de la France, une véritable catastrophe », s’indigne Bruno Lobé, vice-président du syndicat et directeur du Manège, scène nationale de Reims. Ce dernier dénonce une mesure insensée étant donné qu’au tout début de la guerre en Ukraine, il a été strictement interdit de boycotter les artistes russes.

A Paris, la maire, Anne Hidalgo, a catégoriquement refusé de se plier aux injonctions du pouvoir français. Ainsi, dans un message posté sur son compte officiel, elle réagit en ces termes : « la ville de Paris ne suspend pas sa coopération avec les artistes du Mali, du Niger, du Burkina Faso, la culture, les artistes portent une espérance dont l’humanité ne peut se passer », a-t-elle twitté.