Le Tribunal Suprême espagnol a tranché ce lundi 14 octobre sur le sort des dirigeants indépendantes catalans en prison depuis 2017. Ils ont tous écopé de lourdes peines de plusieurs années de prison
La sentence est tombée. Les 9 leaders séparatistes ont été fixés sur leur sort ce lundi 14 octobre après avoir passé deux ans en prison. Les peines ont été prononcées ce lundi par le tribunal suprême espagnol qui a condamné Oriol Junqueras, ex vice-président catalan, à 13 ans de prison pour délit de sédition et de malversation.
L’ex vice-président catalan a été radié de la fonction publique pendant toute la durée de sa peine. Trois autres ex membres du gouvernement catalan, Raül Romeva, Jordi Turull et Dolors Bassa, ont été condamnés à 12 ans de prison et radiés de la fonction publique pendant toute la durée de leur peine.
Carme Forcadell, ex présidente du parlement catalan, a été condamnée à une peine de 11 ans et 6 mois de prison, Joaquim Forn, ex ministre catalan de l’Intérieur et Josep Rull, ex ministre en charge des questions territoriales, devront quant à eux passer 10 ans et 6 mois derrière les barreaux. Los deux jordis (Jordi Cuixart et Jordi Sanchez) ont été condamnés à neuf ans de prison. Au total, 98 ans de prison si on cumule toutes les peines.
« Carles Puigdemont dénonce une barbarie »
Trois autres membres du gouvernement de Carles Puigdemont, Santi Vila, Meritxell Borras et Carles Mundo, ont été condamnés à verser une amende de 10 mois et ont été radiés de la fonction publique pour une durée d’1 an et 8 mois. Les peines prononcées n’ont pas suscité une énorme surprise.
En effet, dans la presse, la sentence avait déjà été annoncée et on savait que les accusés ne seront plus poursuivis pour délit de rébellion. Ce délit avait été défendu par le juge Pablo Llarena qui a dû faire marche arrière après le refus de la justice allemande d’extrader Puigdemont pour délit de rébellion en juillet 2018.
La sentence risque de provoquer une nouvelle crise politique en Catalogne où les indépendantistes protestent depuis dimanche pour dire non à la condamnation des dirigeants séparatistes en prison. Ce lundi, depuis la Belgique, Carles Puigdemont a fait part de son indignation. « 100 de prison au total. Une barbarie. Maintenant plus que jamais, (…) il faut réagir comme jamais. Pour le futur de nos fils et filles. Pour la démocratie. Pour l’Europe. Pour la Catalogne ».
« La Catalogne en effervescence »
En Catalogne, c’est déjà la mobilisation dans les rues. Les mouvements séparatistes ne veulent surtout pas céder. En effet, des milliers de personnes font face à des forces de l’ordre dans une Catalogne sous haute protection où quelques 1 500 policiers ont été déployés la semaine dernière. Dans la presse, on annonce le discours du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, est prévu ce soir.
Rappelons que les dirigeants indépendantistes avaient été emprisonnés après la proclamation de l’indépendance de la Catalogne le 27 octobre dernier. Le gouvernement espagnol, sous Mariano Rajoy, avait appliqué l’article 155 de la Constitution et destitué le gouvernement catalan. Trois jours après les faits, Carles Puigdemont, président du gouvernement catalan, avait pris la fuite vers la Belgique.