Coup dur pour Macron : la radio Europe 1 qu’il a financée à 465 millions d’euros a été arrachée par Bolloré

La radio Europe 1, première radio de France, qui avait reçu un prêt de 465 millions d’euros d’Emmanuel Macron en janvier dernier vient de tomber entre les mains de Vincent Bolloré, propriétaire de CNews. Un scénario redoutable que Macron a tout fait pour éviter à une année de la présidentielle française 

Une très mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron. A une année d’une présidentielle historique, le président français risque de perdre la bataille médiatique, une bataille d’une importance capitale qui pourrait lui permettre de prendre le dessus sur sa rivale, Marine Le Pen.

En effet, après avoir accordé en janvier 2021 un prêt de 465 millions d’euros au groupe Lagardère (propriétaire d’Europe 1) pour éviter à tout prix que le milliardaire Vincent Bolloré (propriétaire de CNEWS) ne mette la main sur la première radio de France, Macron voit sa stratégie d’écarter Bolloré de la gestion de cette radio s’effondrer.

C’est en tout cas ce que révèle plusieurs sources dont Capital.fr. D’après ce média, la direction d’Europe 1 a annoncé aux salariés qu’elle souhaite renforcer ses liens avec la chaîne CNEWS. « Ce projet a été annoncé lors d’une réunion organisée mardi à la suite de l’annonce d’un projet de rupture conventionnelle collective (RCC) qui prévoit la suppression d’une quarantaine de postes à Europe 1. La direction a abordé dans ce cadre ses projets éditoriaux pour Europe 1, et a notamment évoqué pour la première fois son intention de développer des passerelles avec CNews, a précisé à l’AFP Olivier Samain, délégué syndical SNJ, », révèle Capital.fr.

Selon un syndicaliste cité par Capital, le discours de la direction a clairement changé et que désormais, elle reconnaît la possibilité que la radio Europe 1 puisse bâtir des ponts avec CNEWS, pressenti pour devenir la première chaîne de télévision de France dans les mois qui viennent (si ce n’est déjà le cas).

Il s’agit là d’une très mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron qui avait pourtant tout fait pour éviter qu’Europe 1 ne devienne un autre relai des idées favorables à l’extrême-droite tel que c’est déjà le cas avec CNEWS qui, depuis quelques années, est devenu le chouchou des électeurs du Front National en raison des sujets très sensibles qui y sont abordés.

L’idée qu’Europe 1 tombe entre les mains de Bolloré avait d’ailleurs suscité chez Macron une profonde inquiétude. Emmanuel Macron craint, en effet, que le milliardaire français ne finisse par instaurer une sorte de « Fox News à la Française » en s’emparant de tous les grands groupes de presse pour y distiller une idéologie très à droite. Inquiet, Macron avait alors alerté son ami milliardaire Bernard Arnaud pour qu’il s’oppose à ce projet de rachat. “L’Elysée suit de près cette affaire”, avait d’ailleurs confié la présidence.

En janvier 2021, Macron, s’étant rendu compte que le temps lui est compté, accorde à Bernard Europe, principal actionnaire du groupe Lagardère (auquel appartient Europe), un prêt de 465 millions d’euros qui, finalement, n’aura servi à rien en raison de la crise très profonde qui secoue le groupe qui a été très affaibli par la pandémie.

Avec le rapprochement entre Europe 1 et CNEWS, c’est donc la première radio de France qui va, elle aussi, devenir un futur relai des idées très favorables à l’extrême-droite. Et cela est une immense claque infligée à Emmanuel Macron qui sait que sa réélection à un second mandat ne peut se faire sans le soutien des grands groupes de presse qui avaient massivement participé à son élection en 2017.

La présidentielle approche à grands pas et Macron vient d’encaisser un coup dur.