Deux blessés graves dans un attentat qui a visé une mosquée à Bayonne. C’est ce que nous a appris la presse ce lundi. Cette presse nous a aussi appris que deux individus, apparemment deux musulmans du quotidien, ont été blessés par le tireur. Cette même presse nous a aussi fait savoir qu’un ancien candidat FN a été interpellé par la police à la suite de cette attaque.
Mosquée, musulman, FN. Tous les condiments sont réunis pour créer un véritable cocktail explosif. A qui la faute ? Telle est ma question. Je rappelle que depuis l’attaque ignoble qui a visé la préfecture de Paris ce 3 octobre et depuis les incidents filmés au niveau du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté où une femme voilée avait été prise à partie par un élu du Rassemblement National, l’Islam semble être ces derniers jours le seul problème de la France.
En effet, depuis le début du mois d’octobre, les médias en France, et particulièrement ceux de droite, ne cessent de souffler sur les braises, se livrant à un amalgame indigne d’une véritable démocratie à tel point que des élus locaux aient finalement décidé de briser le silence dénonçant la stigmatisation dont sont victimes les musulmans de France.
« La barbe ! La cabale médiatique à travers la retransmission bienveillante des propos les plus indignes à l’endroit des musulmans ainsi que l’inconséquence des prises de position politique au plus haut niveau de l’Etat nous amènent à dénoncer avec force et détermination les raccourcis périlleux vers lesquels notre pays est entraîné… », pouvait-on lire dans une tribune publiée ce 22 octobre par cent élus locaux.
Et d’ajouter : « nul ne peut prétendre combattre le terrorisme ou la radicalisation par l’humiliation, sauf à rechercher obstinément et furieusement l’effet inverse. A chaque menace qui plane sur le pays et à chaque attaque terroriste, nos concitoyens de confession musulmane tremblent doublement : pour la nation, parce qu’ils sont concitoyens, et pour leur foi, parce qu’ils vivent instantanément la méfiance ».
La menace terroriste est réelle en France. Ne nous voilons pas la face. Il y a aussi des endroits de notre pays où la République n’est plus la République. Cependant, ces dernières années, les médias ont lamentablement failli à leur mission, en tendant leurs micros non pas à ceux qui ont des solutions à apporter pour résoudre un problème social d’une gravité extrême, mais aux oiseaux de mauvais augure, ces pseudo-journalistes de salon qui, bien installés sur leurs canapés, nous prédisent une guerre civile et nous exhortent à prendre les armes dans une guerre dans laquelle, ils ne sont pas prêts à verser la moindre goutte de sang.
Ces oiseaux de mauvais augure semblent avoir un avenir brillant dans ce pays après avoir réussi à trouver leurs idiots utiles, ces personnalités politiques de premier plan qui, ces dernières années, ont validé leurs thèses les plus abjectes et les plus viles : grand remplacement, invasion musulmane, extermination de l’homme blanc hétéro, islamisation de la France…
Les médias, obsédés par l’audimat, ont nourri des monstres à qui ils ont accordé un large temps de parole afin qu’ils crachent constamment leur venin sur une communauté qui a déjà beaucoup souffert des affres du terrorisme. Oui, il faut bien le dire. Les premières victimes du terrorisme sont les musulmans de France qui sont aujourd’hui obligés de dénoncer une violence dont ils ne sont pas les responsables.
Dans l’attaque de la mosquée de Bayonne, nous avons trois éléments suffisants pour confirmer la thèse d’une éventuelle guerre civile en France : la mosquée, le musulman du quotidien qui n’a aucun lien avec les organisations terroristes et qui devient la cible d’une attaque xénophobe et l’électeur FN qui vit dans la peur existentielle à l’idée que sa civilisation, sa culture, sa langue, son pays, voire sa race vont bientôt disparaître.
A qui profite cette guerre civile ? A personne. Ni les musulmans de France, ni les patriotes, ni les juifs ne veulent cette confrontation. Mais, dans la presse, certains tirent les ficelles et manipulent les masses dans l’unique but de vendre un produit nocif qui pourrait signer l’arrêt de mort de cette grande nation que nous aimons tant : la France.
Aujourd’hui, c’est une mosquée qui a été attaquée. Demain, ce sera quoi ? Une femme voilée rouée de coups en pleine rue ? Une famille musulmane attaquée chez elle parce que musulmane? Des commerces appartenant à des musulmans saccagés et pillés ? Ou des musulmans à qui on refusera le transport public parce que musulmans ?
Vous avez assez joué avec le feu. Maintenant, cela suffit, car j’ai juste peur que le feu que vous avez allumé finisse par ravager notre France.