Municipales à Paris et scandale sexuel : voici la preuve que Griveaux aurait été sacrifié par LREM

Et si le scandale Griveaux était un coup monté par la République En Marche pour se débarrasser d’un candidat (Griveaux) qui avait perdu la bataille de Paris sans jamais mener la guerre ? Cela reste une question. Je ne confirme rien, cependant compte tenu de la situation dans laquelle se trouve LREM et vu l’enjeu des élections municipales pour le parti présidentiel, cette hypothèse n’est pas à écarter.

Et je m’explique. Benjamin Griveaux, candidat officiellement investi par LREM, a annoncé ce vendredi 14 février qu’il a définitivement renoncé à sa candidature à la mairie de Paris. La raison, nous la connaissons. En effet, le candidat d’En Marche a dû mettre fin à sa candidature après la publication d’une vidéo à caractère sexuel. Une méthode criminelle que Lecourrier-du-soir.com condamne avec la plus grande fermeté. Il n’y a aucune raison que la vie privée des citoyens soient exposées, encore moins celle d’un représentant du peuple.

De manière très étrange, un nom surgit de nulle part : Piotr Pavlenski, l’homme à l’origine du scandale. Tout ce qu’on sait de lui est qu’il est réfugié russe vivant en France. L’artiste russe dont l’avocat n’est autre que Juan Branco ne conteste pas les faits et s’est même justifié. Parlant de Griveaux, il dira : « c’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais, il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu’ils veulent (…), mais ils doivent être honnêtes ».

J’ai de sérieux doutes quant à la volonté de Piotr Pavlenski de saboter la campagne de Griveaux jusqu’à le pousser à la sortie. L’artiste russe est un révolutionnaire connu pour ses nombreuses provocations dont l’incendie d’une succursale de la Banque de France en 2017 en hommage au braqueur Jacques Mesrine.

Toutefois, je peux vous assurer que l’artiste russe milite pour d’autres causes et son chemin était jusqu’ici complètement séparé de celui de Griveaux. Et jusqu’à preuve du contraire, je maintiens l’hypothèse selon laquelle on aurait fait appel à lui pour faire le sale boulot, c’est-à-dire sacrifier un candidat gênant dont LREM a voulu se débarrasser par tous les moyens.

Le degré de crédibilité de cette hypothèse s’explique par deux faits qui ne sont pas de simples détails superfétatoires. Pour moi, ils veulent dire quelque chose. En effet, il y a deux jours, Griveaux lui-même disait regretter qu’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ne se soit pas présentée à Paris. « Je le regrette parce qu’Agnès Buzyn est évidemment une femme formidable », répondait-il à une question d’un journaliste de BFMTV. Griveaux nous préparait-il à ce qui allait se  produire ? C’est bien possible.

Et comme par hasard, moins de 24 heures après sa démission, le nom d’Agnès Buzyn est très largement cité dans la presse. « Les noms des ministres Buzyn et Schiappa circulent, de même que celui de Delphine Bürkli, la maire du IXème arrondissement », a d’ailleurs révélé Le Parisien, juste après l’annonce de Griveaux qu’il renonce à sa candidature.

L’autre fait marquant a été la déclaration de Sylvain Maillard, député LREM à Paris, qui ce samedi, a publiquement appelé au retour de Cédric Villani. S’adressant à Villani, Maillard a déclaré sur Europe 1 : « la main est toujours tendue. Il est temps qu’il vienne nous rejoindre, parce que les Parisiens veulent une alternance à Paris et nous avons les moyens de construire cette alternance ».

Interrogé par Les Echos, le macroniste de droite, Jérôme Dubus du groupe PPCI (Parisiens, Progressistes, Constructifs et Indépendants) au Conseil de Paris ne mâche pas ses mots. « Je ne crois pas à un parachutage de dernière minute. Je ne vois que deux solutions : soit un maire d’arrondissement, soit une association avec Cédric Villani en passant l’éponge sur ce qui s’est passé », s’est-il confié.

Il faut surtout savoir qu’au sein de LREM, très avaient apprécié l’exclusion de Cédric Villani qui dispose d’un impressionnant capital sympathie de la part des Parisiens pour plusieurs raisons : un génie mathématicien, son style vestimentaire, son look… N’oublions pas que pour le maintenir au sein du parti, Macron l’avait reçu tel un chef d’Etat à l’Elysée. Et son exclusion, comme ultime solution, n’avait été qu’un signal émis par la LREM pour donner l’image d’une formation politique où la discipline est toujours de rigueur.

Alors, pourquoi vouloir faire tomber Griveaux ? Il y a trois jours, les sondages plaçaient toujours Anne Hidalgo en tête avec 23% des intentions de vote, suivie de Rachida Dati (20%) et Griveaux était loin derrière avec seulement 16%. Face à cette situation, la République En Marche est désormais consciente que sans alliance, elle ne pourrait gagner la mairie de Paris et il se trouve que seul Villani peut aider à débloquer la crise.

Voilà autant de raisons qui justifient l’hypothèse selon laquelle Griveaux (pas très apprécié par les Parisiens) a bien été sacrifié. Mais, elle reste toujours une hypothèse. Permettez-moi de rappeler la fameuse phrase de Franklin Delano Roosevelt, ex président des Etats-Unis qui disait ceci : « en politique, rien n’arrive au hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi ».

Dans l’affaire Griveaux, j’ai de sérieux doutes quant à la version officielle. Je pense plutôt que le candidat de LREM de Paris a été sacrifié par son propre camp pour éviter une défaite cuisante du parti présidentiel à la maire de mairie. Une défaite qui aurait des conséquences désastreuses sur l’image du parti à seulement deux ans d’une présidentielle cruciale pour Emmanuel Macron. Je ne confirme rien. C’est juste une opinion, mais on en saura un peu plus dans les heures, voire les jours qui viennent. Time will tell !