Reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël : mais, jusqu’où ira Trump ?

Donald Trump cherche-t-il sa mort politique ? Depuis son accession à la tête des Etats-Unis, le président américain n’a en effet cessé de surprendre le monde à travers des décisions risquées qui ont souvent suscité une forte division dans son propre camp. Au moment où son administration est accusée d’avoir noué des contacts avec des dirigeants russes lors de la présidentielle américaine, le 45ème président des Etats-Unis veut à tout prix faire parler de lui.

En janvier dernier, il avait provoqué une vague d’indignations après avoir signé le fameux « Travel Ban » qui interdisait à des ressortissants de sept pays musulmans d’entrer aux Etats-Unis. Le président américain justifiait sa décision par le fait qu’elle entrait dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme aux Etats-Unis. Une justification qui n’avait pas convaincu.

Le 26 juillet dernier, son administration provoque, une fois de plus un vif tollé dans le monde à la suite de la décision de Trump d’interdire que des personnes transgenres serent dans l’armée américaine. Une décision controversée, dénoncée par de nombreuses personnalités politiques et des mouvements LGBT qui ont parlé d’une « attaque directe » à la communauté transgenre américaine.

Si toutes ces décisions ont été vigoureusement dénoncées partout à travers le monde, celle qui est sur le point d’être prise ce mercredi (ou cette semaine) risque de créer une véritable guerre diplomatique. Le président a en effet décidé, à en croire de nombreux médias, de reconnaître Jérusalem en tant que nouvelle capitale de l’Etat d’Israël.

Dans les coulisses de la Maison Blanche, on affirme que le président américain doit tenir un discours un peu plus tard dans la journée pour annoncer cette nouvelle. Une décision lourde de conséquence qui arrive dans un contexte extrêmement tendu au Moyen-Orient et qui, si elle satisfait au lobby américain (AIPAC), risque de provoquer l’ire des nations arabes qui ont déjà mis en garde le président américain.

« Toute reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël entraînera la fin de la question de Jérusalem. La question est lourde et la traiter, c’est jouer avec le feu », avait réagi cette semaine Saeb Erakat, secrétaire exécutif de l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine).

Pour la Ligue Arabe, cette reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël ne rendra pas service à la paix et à la stabilité. « Aujourd’hui, nous disons clairement que la prise d’une telle décision n’est pas justifiée… Elle ne rendra pas service à la paix et à la stabilité, mais au contraire elle fomentera l’extrémisme et le recours à la violence », a prévenu Ahmed Abdoul Gheit, secrétaire général de la Ligue Arabe.

Même en Arabie Saoudite, l’une des principales alliées des Etats-Unis dans la région, la décision de Trump ne passe pas. D’après Arab News, média saoudien, qui cite l’agence de presse du royaume, le roi Salman et Donald Trump se sont entretenus au téléphone sur le sujet. La position du roi est claire et nette : cette reconnaissance risque d’enflammer les sentiments dans une région déjà très fortement divisée.

Dans la presse jordanienne, on confirme que le président américain s’est entretenu avec le Roi Abdallah de Jordanie ce mardi pour lui annoncer sa décision de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël. Le roi Abdallah est dans le même sillage que le roi saoudien et estime, selon Jordan Times, qu’une telle décision aurait des conséquences sérieuses qui pourraient ébranler les efforts de paix et opposerait les chrétiens aux musulmans.

Mais, à quoi joue Trump ? Après avoir retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat ce 4 août et après avoir ouvertement menacé de « détruire totalement » la Corée du Nord, le président américain a réussi, en seulement une année, à opposer l’Amérique au reste du monde en ternissant considérablement l’image de cette grande nation. Si à cela, on ajoute son refus de condamner les violences raciales qui ont secoué Charlottesville en août dernier, cela commence à faire trop.

La question à se poser est celle-ci : jusqu’où ira le nouveau président américain ? N’est-t-il pas temps que les services de renseignement américains s’occupent de lui, non pas comme ils l’ont fait avec Kennedy, mais en trouvant un moyen de le destituer.

Je suis démocrate et je le resterai. Et je reconnais que Trump a été démocratiquement élu, n’en déplaise à certains. Toutefois, vu l’amateurisme dont il fait preuve dans sa façon de gérer les dossiers les plus chauds de notre époque, le maintenir au pouvoir est un grand risque qui pourrait mettre en danger la survie même de l’humanité.

Edito signé : Cheikh DIENG, rédacteur en chef et fondateur du média www.lecourrier-du-soir.com

Email : cheikhdieng05@gmail.com