Sale semaine pour Macron : après le Cameroun, le Mali déclare la guerre diplomatique à la France

L’ambassadeur malien en France a été rappelé à Bamako après avoir vertement critiqué le comportement d’une partie de l’armée française au Mali

Sale semaine pour la diplomatie française. Après les attaques virulentes contre les propos tenus par Emmanuel Macron à un activiste camerounais en France et qui avait poussé le Cameroun à traiter le président français de « menteur », c’est autour du Mali de faire part de son ras-le-bol quant au comportement de certains soldats français sur son sol.

En effet, les critiques adressées par Djimé Diallo, ambassadeur du Mali, aux soldats français n’ont pas été du goût de la France. « Il y a l’armée normale, mais il y a aussi les légions étrangères. Je vous le dis en vous regardant droit dans les yeux que par moment dans les Pigalle des villes de Bamako, vous les y retrouvez, tatoués sur tout le corps en train de rendre une image qui n’est celle de l’armée », a-t-il dénoncé.

« Des propos sans fondement et choquants »

La réaction du diplomate ne passe pas. Le Quai d’Orsay lui a répondu. « On lui a exprimé notre indignation devant ses propos sans fondement et choquants de la part d’un pays allié dans la lutte contre le terrorisme », réagit la diplomatie française. Aussitôt après l’incident, l’ambassadeur du Mali en France a immédiatement été rappelé à Bamako et le gouvernement malien, afin d’éviter que la crise ne dérape, a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, à Paris.

Cette crise diplomatique intervient deux jours après celle qui a opposé la France au Cameroun suite aux propos tenus par Emmanuel Macron interpellé par un activiste camerounais qui lui demandait de faire libérer des opposants politiques au régime de Paul Biya. Face caméra, Macron avait fait une révélation de taille, se glorifiant d’avoir mis la pression sur le président Biya pour obtenir la libération de l’opposant Maurice Kamto. Cette révélation n’avait pas plu au gouvernement camerounais qui, dans un communiqué, a traité le président français de « menteur ».