Sénégal : à quelques mois de la présidentielle, Macky Sall va recevoir le patron de l’armement français à Dakar

Mais, que mijote Macky Sall, le président du Sénégal? La question se pose. En tout cas, à quelques mois d’une présidentielle cruciale pour le pays, l’un des plus fidèles alliés de Macron en Afrique s’apprête à recevoir un invité de taille, du nom d’Emmanuel Chiva. Une personnalité de l’ombre dont le voyage à Dakar risque d’attiser toutes les curiosités, d’autant plus que M. Chiva a récemment été nommé délégué général pour l’armement par l’Etat français.

C’est du moins l’information obtenue par Lecourrier-du-soir.com ce 04 octobre du média d’investigation Africa Intelligence. En effet, d’après cette source, Emmanuel Chiva séjournera à Dakar du 09 au 14 octobre. L’objectif de son déplacement est clair et net : relancer la vente d’armes françaises auprès de l’Etat du Sénégal.

Toutefois, dans un contexte politique extrêmement houleux marqué par l’arrestation d’Ousmane Sonko, principal opposant à Macky Sall, l’information risque de susciter un vif tollé au Sénégal, pays qui s’apprête à tenir des élections présidentielles en 2024. Si pour l’heure, les scènes de violence se sont fortement réduites sur toute l’étendue du territoire, des risques d’embrasement du pays ne sont pas à écarter dans l’hypothèse où la justice rejetterait la candidature de Sonko.

Pour rappel, le parti Pastef dont Sonko est le chef de file a été dissous le 31 juillet 2023 dans un décret signé par Antoine Félix Diome, actuel ministre de l’Intérieur. Dans un document transmis à la presse, ce dernier a tenté de justifier une décision extrêmement périlleuse à laquelle personne ne s’attendait d’ailleurs.

« Le parti politique PASTEF, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entrainé de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés. Les dernières en date sont les graves troubles à l’ordre public enregistrés au cours de la première semaine du mois de juin 2023, après ceux du mois de mars 2021 », précise le ministre.

Et le premier flic du Sénégal d’ajouter : « suite à ces événements qui constituent un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques et conformément aux dispositions de l’article 4 de la Constitution et de l’article 4 de la loi n° 81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n° 89-36 du 12 octobre 1989, le parti politique PASTEF est dissous par décret N° 2023-1407 du 31 juillet 2023 »