Un prince saoudien en colère : « Israël vole des terres et met les Palestiniens dans des camps de concentration »

Les attaques extrêmement virulentes portées à l’Etat d’Israël par le prince saoudien Turki Al-Faysal Al-Saoud en marge du sommet de Bahreïn ce dimanche 6 décembre ont suscité un profond malaise chez les autorités israéliennes qui dénoncent des accusations mensongères

Alors que les rumeurs d’une éventuelle normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie Saoudite se murmurent en coulisse depuis bientôt un mois, les propos tenus par un prince saoudien risquent de foutre en l’air tout espoir de voir cette normalisation se concrétiser dans un futur proche.

En effet, moins de deux semaines après la visite surprise de Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien en Arabie Saoudite, le prince Turki Al-Faysal Al-Saoud, ex patron des services de renseignement israéliens et représentant saoudien au sommet de Bahreïn rejette catégoriquement tout rapprochement avec un Etat israélien qu’il a traité de tous les noms d’oiseau, comme le révèle le média israélien Times Of Israel.

« C’est quel genre de démocratie cela? »

Ainsi, dans un discours tenu en marge du sommet de Bahreïn, le prince n’a pas hésité à utiliser le terme « colonisation » pour faire allusion à l’occupation des terres palestiniennes par l’Etat d’Israël. « Les gouvernements israéliens ont arrêté des milliers d’habitants des terres qu’ils colonisent et les ont incarcérés dans des camps de concentration avec des accusions extrêmement légères », dénonce-t-il.

Et d’ajouter : « ils détruisent des maisons comme bon leur semble et assassinent qui ils veulent. Et en plus de cela, la Knesset (Parlement israélien, ndlr) passe une loi qui définit la citoyenneté israélienne comme étant exclusivement juive, refusant aux non-juifs d’Israël les mêmes droits en vertu de cette loi. C’est quel genre de démocratie cela? ».

Les propos tenus par le prince saoudien ont provoqué une onde de choc chez les autorités israéliennes qui sont obsédés par une normalisation avec Riyad. Ainsi, comme le révèle Times of Israel, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, a dénoncé des accusations mensongères.

« Le jeu de la victimisation est fini »

« Les accusations mensongères du représentant saoudien à la conférence de Manama ne reflètent ni les faits, ni l’esprit ni les mutations en cours dans la région. J’ai rejeté ses remarques et j’ai souligné que le ‘jeu de la victimisation’ est fini. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Une ère de paix », a-t-il twitté.

Les propos de Turki al-Faisal al Saud suscitent une vive inquiétude chez certains qui craignent que cette sortie explosive ne le mène tout droit en prison. C’est du moins l’avis de Sarah Lea Whitson, militante de défense des droits de l’Homme qui, dans un twitte, posté ce dimanche, écrivait ceci : « l’ancienne garde est en train de résister. Il faudra combien de temps avant qu’il ne soit emprisonné? ».