Frédérique Dumas démissionne de LREM : « là, on a le sentiment d’être sur le Titanic », dit-elle

La Republique en Marche (LREM) party's MP Frederique Dumas attends a session of questions to the government at the National Assembly in Paris on November 28, 2017. / AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON (Photo credit should read JACQUES DEMARTHON/AFP/Getty Images)

Frédérique Dumas, productrice et députée des Hauts-de-Seine, a annoncé sa démission de la République En Marche (LREM). Dans une interview accordée au Parisien, elle a donné les raisons de son départ. Elle dénonce le fait que les fondamentaux du macronisme soient oubliés et évoque une situation qui, selon elle, rappelle Titanic

« Du fait des désaccords profonds, sur le fond et sur la méthode », répond-elle quand on lui demande pourquoi elle quitte LREM. Et d’ajouter : « beaucoup de choses vont dans le bon sens, mais les fondamentaux du macronisme ont été oubliés. On confond vitesse et précipitation ».

Frédérique évoque Titanic en parlant de la situation actuelle de LREM. « La méthode, qui repose sur la confrontation d’idées, le débat et l’expérimentation, est essentielle à la réussite. Là, on a plutôt le sentiment d’être sur le Titanic. Il faut un électrochoc. On est au début d’un mandat, on peut encore changer les choses, car je souhaite la réussite d’Emmanuel Macron », dit-elle.

« Impossible de travailler avec l’Exécutif »

A la question de savoir en quoi ces fondamentaux ont été oubliés, elle rétorque : « le ‘en même temps’, c’est prendre en compte l’ensemble des dimensions, sans prisme d’idéologie. Mais si on met la transformation aux mains des technocrates hors-sol, voire cyniques, cela ne peut pas fonctionner. Certaines décisions se réduisent à des coupes budgétaires. Il n’y a pas d’ambitions, pas de sens… »

Au Parisien, Frédérique Dumas évoque des conditions de travail très difficiles au sein de la majorité. « Travailler dans l’espoir d’être écouté, voire entendu, faire bouger les lignes…est tout simplement impossible avec l’Exécutif et compliqué avec le groupe. Même donner un avis est vu comme une fronde s’il n’est pas conforme », dénonce-t-elle.

« Je rejoins l’UDI, ma famille d’origine »

Au Parisien, Frédérique Dumas met le doigt là où cela fait mal. « J’attendais des gestes forts à la rentrée, cela n’a pas été le cas. Ce que dit Alexandre Benalla montre qu’il a encore une forme d’impunité. Et Richard Ferrand, à la présidence de l’Assemblée nationale…Sa procédure judiciaire, même s’il n’est jamais mis en cause, est une épée de Damoclès sur une fonction très importante. (…) Pourquoi nomme-t-on Philippe Besson qui a écrit un livre sur le président ? (…) L’exemplarité, c’est aussi une question de bon sens », déplore-t-elle.

Frédérique Dumas sait où elle va. « Je rejoins l’UDI, ma famille d’origine, un vrai contre-pouvoir constructif, et Xavier Bertrand au sein de la Manufacture, un laboratoire d’idées et d’expérimentation. Je veux faire des propositions de l’extérieur. Il faut construire des garde-fous et des contre-pouvoirs, pour éviter les extrêmes », conclut Frédérique Dumas.