Juan Branco interdit de défendre son client Piotr Pavlenski : sommes-nous encore en Démocratie ?

L’affaire Griveaux qui tient en haleine la presse française est en train de prendre une tournure incroyable et la Démocratie française risque d’en prendre un sacré coup, si n’est déjà fait. En effet, nous savons désormais que l’ex candidat LREM à la mairie de Paris est placé sous protection policière à la suite des nombreuses menaces qu’il a reçues depuis son renoncement annoncé ce 14 février.

Mais, le fait le plus grave dans cette affaire est l’attitude du parquet de Paris qui, ce 16 février, s’est catégoriquement opposé à la désignation de l’avocat Juan Branco par Piotr Pavlenski pour assurer sa défense. Un fait rare pour ne pas dire inédit qui fragilise l’une des plus solides démocraties au monde.

Juan Branco, jusqu’ici, avocat de Piotr Pavlenski, ne cache pas sa colère et cela se reflète dans ses discours. « Le parquet s’est opposé à ma désignation par mon client Pietr Pavlenski, ce qui est une atteinte aux droits de la défense. (…) On voit évidemment une volonté de torpiller la stratégie de défense que Piotr Pavlenski avait préparée en amont et de l’empêcher d’exercer ses droits à la défense », s’indigne l’avocat.

A la question de savoir si un parquet peut s’opposer à la désignation d’un avocat, Juan Branco rétorque : « non, c’est une procédure extraordinairement rare qui n’a lieu que lorsque les intérêts du client peuvent être mis en cause, ce qui n’est évidemment pas la situation actuelle ».

Le plus inquiétant dans cette affaire est que Piotr Pavlenski a été sans défense durant sa garde à vue comme l’a si bien expliqué Branco. « C’est quand même ce qu’il y a d’extraordinaire : on ne m’a même pas laissé rencontrer mon client. On est dans une situation délirante où cette personne qui est en garde à vue ne peut pas rencontrer son avocat. »

Pour l’instant, l’enquête est en cours et nous en saurons un peu plus dans les jours qui viennent. Toutefois, une chose est sûre : cette Affaire Griveaux pue jusqu’en enfer. Et il n’y a aucun doute que la Démocratie en est la première victime dans un pays où les droits de l’homme ont vu le jour en 1789.

Je rappelle que deux jours avant le scandale, Griveaux avait lui-même regretté qu’Agnès Buzyn ne soit pas candidate à Paris. Comme par hasard, c’est elle qui a été désignée pour reprendre le flambeau de la lutte pour la conquête de Paris aux municipales. Et comme par hasard, la presse a révélé que Stanislas Guerini, patron de LREM, a secrètement rencontré Villani qui avait pourtant été exclu du parti il y a une semaine. Donc, finalement, tout a été secrètement concocté par le parti présidentiel pour évincer un candidat qui n’a jamais trouvé grâce aux yeux des Parisiens.

Dans cette histoire, tout est louche. Mais, une chose est sûre : la Démocratie française en a pris un sacré coup.