Tensions politiques au Sénégal : l’Etat français porte plainte contre Juan Branco, avocat d’Ousmane Sonko

L’Etat français déclare à la guerre à Juan Branco. Le très influent avocat est poursuivi en justice par le Quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères) pour son rôle très actif dans la vie politique sénégalaise après les événements qui ont récemment secoué le Sénégal concernant l’affaire Ousmane Sonko, principal opposant à Macky Sall.

La défense de l’opposant par Maître Juan Branco semble ne pas être du goût de Paris qui a décidé d’enclencher une action judiciaire contre l’avocat français pour avoir mis en danger des fonctionnaires français basés au Sénégal. C’est en tout cas l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue, ce 12 juillet, de plusieurs sources fiables dont France Info qui cite Europe 1.

« Le ministère des Affaires étrangères a procédé à des signalements à l’encontre de l’avocat Juan Branco, accusé d’avoir divulgué l’identité de Français travaillant au Sénégal, affirme le Quai d’Orsay à la rédaction internationale de Radio France, confirmant une information d’Europe 1 », rapporte la source.

L’information a été relayée par Juan Branco sur sa page Twitter. « Les masques tombent. La France porte plainte contre moi. Mon pays. Mon peuple. Ma patrie. Pourquoi ? Pour avoir révélé la commission de crimes contre l’humanité. Tandis que ceux-ci sont commis sans jamais être dénoncés, ceux qui les exposent sont harcelés et persécutés. », commente Juan Branco.

Et l’avocat français d’ajouter : « les faits que nous avons révélés ont montré l’implication d’agents français dans l’organisation et l’exécution de la répression mise en oeuvre par le régime de Macky Sall contre des manifestants démocratiques, ayant fait 60 morts, ainsi que des milliers de détenus et blessés. Ce sont des crimes contre l’humanité, passibles de poursuites devant la Cour pénale internationale et devant les juridictions françaises. Ils sont imprescriptibles. Le Quai d’Orsay ne les a jamais dénoncés. Nous ne céderons à aucune intimidation. Pour qu’ailleurs l’on puisse continuer à se dire: oui, il y a en France, encore, des êtres qui ont du courage, des valeurs, un rapport à l’honneur, à l’intégrité, et à la dignité. Pour que notre pays ne puisse être humilié, et encore une fois, rabaissé parce que certains êtres auront décidé de le souiller. Maintiens rekk. Nous sommes des frères. Seule la lutte libère ».