Vacciner les ados sans l’avis du Conseil d’éthique : le Monsieur Vaccin de Macron a tranché : « c’est un impératif »

Alain Fischer, M. Vaccin de l’Elysée, a fait savoir ce dimanche 13 juin dans une interview accordée au Journal Du Dimanche (JDD) que la vaccination des adolescents à la place des adultes réticents est éthiquement inacceptable. Mais, selon lui, c’est un impératif arithmétique 

Alain Fischer, le Monsieur Vaccin de l’Elysée, s’est prononcé sur la vaccination des ados qui a suscité une vive polémique en France ces derniers jours. Dans une interview accordée au Journal Du Dimanche (JDD) ce 13 juin et intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale a fourni une réponse qui pourrait provoquer un vif tollé en France.

En effet, réagissant à la colère du Conseil Consultation National d’Ethique (CCNE) qui a regretté que la décision de vacciner les adolescents ait été prise par le gouvernement sans attendre son avis, Alain Fischer rétorque : « je pense qu’il aurait été préférable d’attendre l’avis du CCNE. Mais l’ouverture mardi aux ados se justifie ».

Lorsqu’on lui rappelle l’avis du CCNE considérant que le fait de faire porter aux mineurs le refus de se faire vacciner est irresponsable, le M. Vaccin d’Emmanuel Macron fournit une réponse qui a surpris plus d’un. « L’idée de vacciner les ados à la place des adultes réticents est éthiquement inacceptable. Mais c’est un impératif arithmétique : pour parvenir à l’immunité de groupe, il faut vacciner 90 % des 12 à 100 ans ; si bien qu’elle restera hors d’atteinte même en vaccinant la quasi-totalité des adultes. D’autant plus que si le variant indien, plus contagieux, devenait dominant, il ferait reculer le seuil de l’immunité de groupe. »

« La solution, ce n’est pas la contrainte »

Alain Fischer s’est aussi prononcé sur la question de rendre la vaccination obligatoire. Sur ce, sa position est claire : « plutôt comme le suggèrent certains académiciens… j’en suis membre et je vous assure qu’il n’y a pas d’unanimité sur ce point! Pour ma part je pense qu’il est indécent de faire peser une obligation pour des personnes qui n’ont pas pu avoir accès à la vaccination ».

Et de poursuivre : « (…) la solution, ce n’est pas la contrainte. Susciter l’adhésion, c’est mieux. Et quand, parfois pour des raisons culturelles autant que sociales, les discours habituels ne portent pas, inventons autre chose. En Guyane, la population est peu vaccinée. Idem aux Antilles. Il faut trouver les bons ambassadeurs de la vaccination dans ces territoires-là et des arguments adaptés, pertinents. »

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